Critique : Swordsmen de Peter Chan

L’histoire : Sous la dynastie Qing, Liu Jin-xi, fabricant de papier, mène une vie paisible dans un village isolé avec sa femme Ayu et ses 2 enfants. Dans un petit commerce du village, une bande de brigands arrive pour raqueter le propriétaire, Liu Jin-xi prend son courage à deux mains, se confronte à eux et les tuent par accident…
Un détective va ouvrir l’enquête car la chance de Liu Jin-xi d’avoir réussi à venir à bout de cette bande lui paraît suspecte, Liu Jin-xi ne serait-il pas un expert en arts martiaux plutôt qu’un simple fabricant de papier ?

Retour ce film réalisé par Peter Chan sorti en 2011, réunissant un duo des plus prestigieux : Donnie Yen et Takeshi Kaneshiro. L’alchimie entre les deux comédiens est indéniablement le  point fort du métrage, l’un jouant les bêtas qui tente d’éloigner les soupçons, et l’autre en Sherlock Holmes qui n’hésite devant rien pour révéler sa (la ?)  vérité. Leur plaisir de jouer ensemble transparait à l’écran, la première demi-heure se concentre sur l’enquête des morts « accidentelles » des criminels, et se révèle une entrée en matière des plus grisantes. Peter Chan nous remontre la scène d’attaque une 2e fois sous le point de vue de Xu Bai-Jiu (Takeshi Kaneshiro), cette version changera totalement la vision qui nous a été montré la première fois.

Alors que dans la version initiale, Liu Jin-xi subissait les assauts des raquetteurs, ici Peter Chan nous dévoile à travers d’autres plans, que c’est peut-être Liu Jin-xi qui menait le combat, et qu’il manipulait astucieusement les autres combattants pour ne pas se dévoiler devant les témoins. Le travail chorégraphique dirigé par Donnie Yen lui-même est mis en valeur, et donne envie de revoir le début du film pour ré apprécier la scène initiale. En version originale, on restait sur sa faim de voir Liu Jin-xi mordre la poussière et se débarrasser des malfrats par accident, la 2e version remet à l’honneur les talents martiaux de Donnie Yen.

Le film évoque la deuxième chance, est ce qu’on peut tirer un trait sur son passé, et recommencer une seconde vie ?  C’est assez original comme trame dans le genre film « d’arts martiaux », pour nous ça pourrait faire penser au film français Le retour de Martin guerre de 1982 dans sa thématique.

Niveau action, le film n’est pas en reste, entre une poursuite effrénée sur les toits du village, un combat dans une étable, ainsi que la scène de fin qu’on ne va pas dévoiler, à part que Jimmy Wang Yu, l’interprète de One-armed Swordsman, y tient un rôle prépondérant dans une scène hommage. À noter parmi le casting la présence de Wei TANG (Office de Johnnie To) qui joue la femme de Liu Jin-xi, même si son rôle n’est pas excessivement développé, elle apporte ce supplément d’âme pour croire aux enjeux de Liu Jin-xi.

La mise en scène est vraiment dynamique, spectaculaire, lisible. Peter Chan a utilisé des caméras qui filment à 500 images secondes pour certains combats. Quelques effets sanguinolents surchargent un peu certaines scènes, mais dans l’ensemble le film est très bien réalisé.

En conclusion, sans être un chef-d’œuvre du genre, Swordsmen se révèle être un bon divertissement, avec un duo d’acteurs qui excelle chacun dans leur rôle. L’hommage à One armed swordman parachève toute cette bonne intention. Swordsmen est édité en Bluray et Dvd  chez TF1 vidéos.

 

 

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