Critique : Jam de Sabu

TIFF 2018

Jam
Réalisateur
Sabu
Casting
Sho Aoyagi, Keita Machida, Nobuyuki Suzuki
Date de Sortie Japon
01/12/2018
Notre score
3.2
Note des lecteurs0 Note
3.2

Présenté dans la catégorie ‘’Special Screenings’’ en avant-première mondiale lors de la 31ème édition du Tokyo International Film Festival TIFF, le réalisateur Sabu que l’on suit régulièrement depuis ses films Miss Zombie et Mr.Long, nous revient avec le film Jam. Cette nouvelle production tournée essentiellement à KitaKyushu, nous raconte l’histoire de 3 hommes : Hiroshi Yokoyamada (Sho Aoyagi), Takeru (Keita Machida) et Tetsuo (Nobuyuki Suzuki). Leurs chemins vont se croiser et irrémédiablement transformer leurs destins à tout jamais.

Jam offre une vision qui détonne. Ce film de 1h40min, nous dévoile la sensibilité qui sommeille en chaque homme. Un parti risqué pour Sabu, car il n’est pas commun de voir tous les personnages principaux se détacher de leurs figures héroïques dans les films japonais, même indépendants. Jam est peut-être la représentation d’un changement de cap dans le traitement cinématographique nippon. Montrer les faiblesses de l’homme pour le transformer en quelqu’un de meilleur.

L’histoire met en scène Hiroshi Yokoyamada un ‘’Enka’’ un chanteur pour senior, notre équivalent national d’un Franck Michael. Puis Takeru, un jeune adulte un peu naïf qui croit en la bonté et dans les bonnes actions et enfin, Tetsuo à l’opposé de Takeru, qui lui a passé plus de temps avec des gangs locaux, survivant en commettant des larcins et autres braquages.

Tous les trois ont en commun le rôle prédominant de femmes dans leurs vies. Pour l’un, une groupie un peu trop extrême, pour le second une petite amie dans le coma et enfin pour le dernier, une grand-mère handicapée en chaise roulante.

Tous ces personnages au destin lié doivent prendre des décisions radicales pour changer le cours des choses. Rythmée par la musique du Enka Hiroshi, l’œuvre de Sabu se veut émouvante et drôle à la fois. À sa façon, il ajoute sa touche personnelle à chacun de ses films avec son cynisme habituel, un léger mélange entre critique du système et parodie culturelle. Jam est également un peu bancale parfois où la post-production à un côté cheap (bruit des crissements de voitures mal synchronisé) et aussi des problèmes avec des irrégularités dans l’intensité scénaristique. La chorégraphie de la bagarre entre gangsters a été vue des centaines de fois et n’apporte rien. On n’arrive pas à y croire…

Le traitement des personnages restent inégale et on sent clairement que toute l’attention se porte sur Hiroshi Yokoyamada.

Comme le nom du film l’indique Jam fait référence au monde du spectacle (jam session,  »boeuf ») alors on est en droit de se demander que font Tetsuo et Takeru dans ce film. Sans doute, il aurait été plus judicieux de porter toute l’histoire sur le Enka sachant que le rôle de la fan accro au chanteur, Masako Mukai (Mariko Tsutsui) et tout simplement le meilleur personnage du film. Elle possède son rôle à la perfection et transcende son personnage de manière à transcrire une sensualité absolue et un dévouement total à l’homme de ses fantasmes.

Malgré tout on passe un bon moment et un film de Sabu vaut toujours le détour alors sans regret, Jam fait le ‘’taf’’ mais reste en dessous de ses précédents films.

Jam de Sabu
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3.2