[TIFF2017] Critique : Mr.Long de Sabu

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Toujours présent pour cette 30ème édition du Festival International du Film de Tokyo (TIFF), nous avons pu avoir la chance d’obtenir un billet, pour un film très attendu : Mr. Long du japonais Sabu. Personnellement découvert en 2013 à Busan, avec son film incroyable Miss Zombie, Sabu nous revient avec une histoire ultra violente dont il a le secret agrémentée de moments comiques mais également tragiques.

Une histoire noire qui met en scène un tueur à gage taïwanais , Long, spécialisé dans l’arme blanche qui reçoit par son boss, une mission pour éliminer un concurrent installé à Tokyo dans le quartier de Roppongi. Le héros, un personnage solitaire parlant peu voire pas du tout durant tout le film est joué de manière remarquable par l’acteur Chang Chen qui va se découvrir une certaine empathie et une humanité parfois totalement oublié dû à son type de travail, traquer et tuer.

Pourtant, son train de vie en tant qu’ »effaceur » va totalement basculer le jour où voulant réussir sa mission il se fait stopper par les hommes de mains de sa cible. Sur le point de se faire tuer, il réussit à s’en sortir grâce au sacrifice d’une tierce personne venu aussi régler ses comptes avec le parrain de la mafia.

Mr.Long est un film qui indépendamment de sa vision noire des films de gangsters, Triade ou Yakuza, se veut en quelque sorte le chantre du bonheur. Son réalisateur veut nous montrer que malgré les ténèbres il y a toujours une place pour la joie et ce de manière inattendue. La vie trouve toujours un chemin pour s’épanouir.

En effet, Chang Chen accompagné d’un enfant, Jun, joué par, Bai Runyon croisé durant sa fuite contre les mafieux locaux, Long va littéralement être adopté par son nouveau voisinage, un groupe de japonais très amicaux parfois même naïf mais qui par leur bonhomie finira par réchauffer le coeur de celui qui tue de sang froid.

Essayant de trouver un moyen de quitter le Japon, il apprend qu’il a besoin d’une certaine somme d’argent pour retourner à Taiwan clandestinement par bateau. Unique solution pour lui après avoir perdu toutes ses affaires personnelles après sa fuite aux mains des gangsters. Long finit par accepter les demandes répétées de ses nouveaux amis d’ouvrir un food truck pour proposer des petits plats savoureux taïwanais. Ne parlant pas ou communiquant seulement par des gestes, le héros va se prendre au jeu jusqu’a même devenir le temps de quelques jours le père adoptif de ce jeune garçon déscolarisé qui a pour mère, Lily une jeune prostitué taïwanaise drogué à l’héroïne, interprétée magistralement par la superbe Yao Yi-Ti. Mr.Long est une superbe histoire qui transporte ses spectateurs de manière à ce que l’on souhaite ardemment une happy end, on s’attache aux personnages, car Sabu dans sa tradition habituel arrive à prendre le meilleur de chacun de ses acteurs.

Cependant, si vous connaissez les œuvres de Sabu, vous savez déjà que les happy end c’est pas vraiment son truc. Il développe sa propre façon de nous offrir un film où l’espoir d’une vie meilleure peut toujours subsister malgré la violence du quotidien et notamment celui de Long. L’association entre le réalisateur et Chang Chen est parfaite ce qui n’est pas très étonnant car ils nous ont confié être ami dans la vie, mais malgré tout, le génial Sabu arrive à nous montrer encore une fois toute sa palette artistique en nous offrant ce film magique.

Pour l’instant uniquement un trailer en allemand est disponible.

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