Souvent les japonais se sont testés au film de genre. Zombies, morts vivants et autres revenants ont si souvent inspirée la péninsule que l’on pourrait être lasse d’un tel film. Et bien pour une fois, le film du réalisateur Sabu offre une perspective des plus originale. Miss Zombie est une toute petite production tournée en 5 jours et en noir et blanc. Ce film raconte l’histoire d’une famille qui essaye de redonner une humanité à une zombie Sara, incarnée par Ayaka Komatsu. Étant femme de ménage mais aussi objet sexuel des membres masculins de la famille, sa présence va peu à peu détruire le cocon familiale le jour où le jeune fils du maître de maison se noie. La mère désespérée demande à Sara de la ramener à la vie en le mordant. Petit à petit, des liens de plus en plus fort se crée avec cette zombie et cet enfant. Un lien maternel apparaît et redonne une once de vie à cette femme décédée. Jalouse de ce revirement de situation où même le père commence à développer une attirance perverse autour de »Miss Zombie » la mère légitime décide d’éliminer cette intruse.
Miss Zombie est donc tout sauf un film de zombie malgré quelques scènes en flash back de l’attaque de ces derniers, ce film a pour objet la fragilité des relations familiales. Le zombie n’est qu’une excuse pour dévoiler la faillite des liens sociaux. Un grain de sable qui détériore la machine. Avec quelques effets de mise en scène et sonores notamment la redondance du bruit de l’éponge grattant le sol lorsque Sara le nettoie, ce film nous interroge sur qui sont les personnages les plus déshumanisés, les morts ou bien les êtres vivants. À vous de juger.