Critique : Vanishing de Denis Dercourt

Réalisateur et scénariste de Vanishing, Denis Dercourt offre au public un thriller franco-coréen maîtrisé et haletant. Un projet qui sort sur les petits – en France, comme sur les grands écrans – en Corée du Sud après une décennie de travail.

Synopsis
Invitée à Séoul pour un colloque international afin de présenter sa méthode révolutionnaire de récupération d’empreintes digitales, une Française, professeure en médecine légale, est associée par la police coréenne à une affaire en cours plein de mystères. Elle plonge alors dans une enquête sous tension, entêtante où elle ne tarde à réveiller à se faire rattraper par de vieux démons qu’elle voulait oublier…

Une équipe franco-coréenne
Le réalisateur Denis Dercourt – La Chair de ma chair (2013), Demain dès l’aube (2008), La Tourneuse de pages (2006) – plus habitué aux films de genre aux thrillers a vu plusieurs de ses films présentés au Festival de Busan. Il s’empare néanmoins du genre avec brio aidé d’un casting cinq étoiles. L’actrice franco-ukrainienne Olga Kurylenko, vue dans Quantum of Solace (2008) mais surtout dans Oblivion (2013) et dans la franchise Mission Impossible, endosse le rôle de la médecin. Son binôme Yoo Yeon-Seok joue quant à lui l’inspecteur en charge de l’affaire. Yoo Yeon-Soek est l’un des meilleurs acteurs de sa génération. Il s’est imposé sur la scène télévisuelle sud-coréenne dans Romantic Dr. Kim (2016) et, plus récemment, dans Hospital Playlist (2020-2021). N’oublions pas la musique originale composée par Jérôme Lemonnier, collaborateur de longue date de Denis Dercourt. Oppressante et bien dosée, l’ambiance est parfaitement maîtrisée. Le tournage a eu lieu en Corée du Sud durant la pandémie mais rien n’y paraît.

Un thriller haletant, froid et implacable
Adapté librement du roman de Peter May intitulé Les Disparues de Shanghai, le film Vanishing prend le cadre d’un trafic d’organes tentaculaire dont une des branches sévit en plein cœur de Séoul. Le scénario est bien ficelé, même si un petit manque de subtilité pourrait être reproché. La tension est palpable, le spectateur retient son souffle devant la sordide implacabilité du réseau.
Vanishing joue avec les codes du polar coréen en gardant une esthétique et une ambiance françaises. L’alchimie est trouvée, les écueils, évités. Un certain intérêt est trouvé dans le fait de découvrir la capitale sud-coréenne par les déambulations nocturnes de notre médecin légale.

Diffusion
Cette aventure de dix ans s’achève avec une sortie dans de nombreuses salles en Corée du Sud et une sortie du Canal+ début avril. Après une avant-première aux Publicis Cinemas sur les Champs-Élysées à Paris, des projections semblent être en discussion dans d’autres salles françaises. Ce sera l’occasion de voir Vanishing sur grand écran pour une immersion encore plus prégnante.