Critique : The murderer de Hong-jin Na

Réalisé par le talentueux Hong-jin Na, à qui l’on doit le déjà culte « The chaser », « The murderer » mélange les genres pour nous servir au final un thriller poussif et extrêmement jouissif.

Gu-Nam, chauffeur de taxi, fait parti des 800 000 sino-coréen de Yanji, ville chinoise de la préfecture de Yanbian. 50% de cette population appelée les »Joseon-Jok » vivent d’activités illégales. Gu-Nam y mène une vie misérable, attendant des nouvelles de sa femme partie en Corée du sud pour trouver du travail. Sa vie bascule le jour où Myun, un parrain local, lui propose de lui rembourser ses dettes et de l’aider à passer clandestinement en Corée. Pour se faire Gu-Nam devra assassiner un parfait inconnu. Mais rien ne se passera comme prévu.

Dans la première partie du film, Hong-jin Na s’essaie au cinéma dramatique en nous montrant les bas fonds de la ville de Yanji avec ses logements délabrés, où Gu-Nam le « Joseon-Jok » s’enfonce dans la misère en jouant son argent au « mah jong » dûment gagner au volant de son taxi. Hong-jin Na nous expose également le milieu mafieux avec ses trafiques et autres magouilles, ainsi que les passages clandestins des cette population miséreuse.

Le film s’installe doucement jusqu’à l’arrivée de Gu-Nam en Corée du sud pour effectuer « le contrat » que lui a donné Myun. Ce qui nous amène à la deuxième partie du film plongé directement dans l’action avec des courses poursuites haletantes, nerveuses et très spectaculaires. On retrouve d’ailleurs la même ambiance de « The chaser » avec le même duo de poursuivants (Kim Yun-seok, Jung-woo Ha) à croire qu’ils ne se sont pas arrêtés de se courir après depuis qu’ils tournent ensemble. Les poursuites s’enchaînent, toutes plus palpitantes les unes que les autres ne laissant aucun répit à notre Gu-Nam qui excelle d’ailleurs dans l’art du « faufilage »^^ .

Et Mr Hong-jin ne s’arrête pas la, il nous offre également des affrontements à la hache, au couteau et autres armes tranchantes pour nous plonger dans la partie horreur (boucherie) de « The murderer ». Et le choix judicieux de nous mettre des « bouchers charcutiers » mafieux apporte justement cette touche d’horreur au film et permet à Kim Yun-seok (Myun) de jouer le parrain sombre et sans scrupules.

Au final « The murderer » est une réussite à la hauteur de son prédécesseur et alors que certains débattent encore sur le meilleur des deux films, je préfère souligner le talent de Hong-jin Na pour nous avoir présenté en si peu de temps deux thrillers époustouflants.

Note: 7/10

Le film est actuellement disponible en salle.