L’histoire : Vladivostok, Russie. Akiko est à la recherche de Matsunaga, un homme d’affaires qu’elle n’arrive pas à oublier depuis qu’ils ont passé une soirée ensemble. Le retrouvant enfin, Matsunaga, qui ne se souvient pas d’elle, lui dit de ne faire confiance à personne dans ce pays étranger et disparaît à nouveau. Réussissant à se faire embaucher dans un restaurant tenu par un expatrié japonais, Akiko passe son temps à scruter la rue jusqu’à ce qu’elle voit Matsunaga passer. S’ensuit une filature à travers la ville jusqu’à une usine désaffectée où Akiko l’aperçoit en train de faire des affaires avec la mafia locale…
Seventh code de Kiyoshi Kurosawa se retrouve actuellement en compétition du festival Kinotayo 2014. Le réalisateur japonais est venu présenté et répondre aux questions du public suite à la projection ce 12 décembre.
À notre grande surprise, Kurosawa présente pas un mais deux films au Kinotayo, le second étant programmé à la clôture : Beautiful new bay area project. Alors comment le réalisateur japonais a pu produire ces deux films en si peu de temps ? Et bien, Seventh code n’est pas tout à fait un film du metteur en scène, il s’agit d’une commande de la maison de disque d’ Atsuko Maeda (chanteuse de J-pop et dorénavant actrice, vue entre autre dans le très bon Tamako in moratorium). En effet, Seventh code est un bonus ‘de luxe’ pour le single de la chanteuse, à la base, ça devait prendre la forme d’un clip, c’est devenu un long-métrage de 60 minutes.
Alors sachant ça, que donne ce projet cinématographique transmédia ? Malheureusement pas de miracle à l’horizon, avec un scénario complètement inexistant, quasi aucune dramaturgie, le réalisateur japonais n’arrive pas vraiment à nous intéresser à ses personnages, vides de toute consistance. Le film commence comme une histoire d’amour absurde, pour évoluer vers une sorte de récit initiatique d’une japonaise à l’étranger sans réel sens, puis pour finir sur le clip de la chanson… La fin sera un peu surprenante et sortira le spectateur de l’ennui profond dans lequel il était plongé depuis le départ.
Niveau mise en scène, la patte de Kurosawa se reconnaît, dans les plans longs, dans la profondeur de champs, dans l’ambiance étrange qui en ressort, mais cela ne suffit pas à créer un vrai film. On retrouve un peu la thématique de Real, à savoir l’équilibre entre réalité et monde fantasmé, dans Seventh Code, on se demande assez rapidement si tout cela n’est pas complètement inventé et superficiel, et Kurosawa en joue cependant plutôt intelligemment sans débauche d’effets comme dans Real. Kurosawa a dit s’être inspiré de la nouvelle vague, de ces portraits de jeunes souhaitant vivre pleinement des aventures et étant pris dans des engrenages plus forts qu’eux. Il y a tout de même un peu de ça dans cette tentative, et on se demande qu’est-ce qu’aurait fait Kurosawa si cela n’avait pas été une commande mais si il avait eu le temps de développer un vrai scénario.
Enfin on regrettera qu’Atsuko Maeda soit transparente les deux tiers du film, ayant quelque chose à défendre seulement à la toute fin.
En conclusion, ce projet transmédia intéressera que les plus fervents admirateurs de Kurosawa ou bien les fans d’Atsuko Maeda qui pourront se procurer le film en achetant le single en import. Pour vous faire votre opinion, Seventh code repasse le 17 décembre à la Maison de la culture du Japon à Paris.