Critique : Short Peace de Katsuhiro Otomo

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3.5

Short Peace, omnibus de 2013 réalisé sous la direction de Katsuhiro Otomo a été édité en France dans un format cross média accompagné de Ranko Tsukigime’s Longest Day, un jeu vidéo en exclusivité sur Playstation 3.

Katsuhiro Otomo se faisait discret depuis Steamboy en 2004, il a pourtant réalisé une adaptation live du manga Mushishi en 2006 qui n’a pas eu la chance de sortir chez nous.
Otomo revient à l’animation à travers cet omnibus (compilation de courts-métrages) Short Peace dont il a réalisé un segment et écrit le scénario d’un second.

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Short Peace contient quatre courts-métrages ainsi qu’une introduction et dans sa version française, un jeu vidéo officiant comme cinquième film. Avec cet Omnibus, où nous emmènent le père d’Akira ? Et bien majoritairement dans un japon féodal, ce qui est assez surprenant.

Tout d’abord Tsukumo nous montre un voyageur s’arrêtant dans un temple perdu en forêt, se voyant alors confronté à des esprits prenant forme d’éventails, de parapluies, etc…
Tsukumo se veut avant tout une démonstration esthétique et il y réussit parfaitement.

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Combustible, le second film est réalisé par Otomo. Le court-métrage raconte une histoire d’amour entre deux enfants voisins et leur destin séparé une fois devenus adulte, dans un Tokyo époque Meiji. Visuellement, c’est le plus beau des quatre courts, le kimono de mariage de la jeune femme étant une œuvre d’art à lui tout seul, et la poésie alliée au drame qu’Otomo arrive à insuffler à ce court film démontre une nouvelle fois le génie de cet auteur.

Gambo de Hiroaki Ando, au style esthétique plus brutal, sera le segment le plus riche, tant par son histoire surprenante, que par les émotions qu’il véhicule. Un ours blanc défend une petite fille d’un démon rouge véritablement terrifiant. Le rapport à la nature, à l’animal, aux esprits, dans un déchainement de violence marquera les esprits.

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Enfin Buki yo saraba nous plonge dans un univers post apocalyptique, où quatre militaires en armure font face à un robot dans une ville désertée. L’histoire n’est pas ici vraiment innovante, en revanche, ce segment est une vraie leçon de mise en scène de l’action. 10 min de combat à distance, d’explosions, de tensions, plaçant le spectateur aux premières loges, aussi la direction artistique rappelle les œuvres papiers d’Otomo au début des années 80.

Ranko Tsukigime’s Longest Day lui est un jeu d’action et de plateforme 2D assez riche visuellement au gameplay simpliste qui se finira en quelques heures.

Pour conclure, Short Peace ravira les fans d’Otomo tout en les frustrant un peu car on aurait aimé que ce soit plus long, mais Short peace vaut la peine d’être vu au moins pour les deux perles que sont Combustible et Gambo.

Le jeu vidéo est lui dispensable mais on ne peut trouver que cette version cross média ici, donc à acheter si vous le trouvez à prix abordable et non pas au prix d’un jeu neuf sur PS3.

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