Critique : Lesson of the Evil de Takashi Miike

Date de sortie
10/11/2012
Réalisateur
Takashi Miike
Pays
Japon
Notre score
4.4

Takashi Miike a acquis une réputation internationale grâce à sa manière de mettre en scène des scènes de violences extrêmes et de perversions sexuelles discutables. La majorité de ses films contiennent des effusions de sang très graphiques qui se rapprochent de la représentation que l’on en fait dans les animes. La plupart de ses films dressent le portrait de criminels, généralement des yakuza, ou de non-japonais vivant au Japon. Il est également connu pour son humour noir et pour pousser les limites de la censure le plus possible et c’est le cas pour Lesson of the Evil (Aku no kyôten) sorti en 2012 au Japon que je vous conseille aujourd’hui de regarder. Il s’agit de l’adaptation du manga éponyme de Yüsuke Kishi.

Seiji Hasumi est un jeune professeur d’Anglais qui travaille dans un lycée réservé à l’élite japonaise. Toujours là pour gérer les conflits entre les professeurs et ses élèves il est adulé de tous. Seulement voilà, ceux qu’ils ignorent ce que Seiji cache un sombre secret. Le merveilleux professeur est un dangereux psychopathe qui a un lourd passé de meurtrier, mais sa nature profonde ne tarde pas à refaire surface lorsqu’il découvre que ses élèves s’adonnent au harcèlement et à la triche.

Au casting de ce slasher on retrouve Hideaki Itō (Pyrokinesis) dans le rôle du prof, Fumi Nikaido (Why don’t You Play in Hell), Kento Hayashi (Ossans Love), Takayuki Yamada (13 Assassins), et Shōta Sometani (Legend of the Demon Cat) pour ne citer qu’eux.

Comme déjà dit au-dessus, le réalisateur est passé maître dans sa manière d’associer humour noir, tension et violence extrême et ce film n’est pas en reste. Je n’ai pas arrêté de rire du début jusqu’à la fin même si il s’agit d’un slasher. Non parce-qu’il est mauvais mais grâce au jeu de l’acteur principal, Hideaki Itō, que je ne connaissais pas avant. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il réussit à doter Seiji Hasumi d’un charisme envoûtant, avec un sourire qui ne laisse pas de marbre, ce qui est rare avec les tueurs en série d’habitude. Quand il donne un cours à ses élèves, il le fait avec espièglerie et passion car c’est un prof qui aime ce qu’il fait. Clairement, c’est le type d’enseignant que tout le monde rêve d’avoir. Celui qui vous donne envie d’aller en cours car vous savez que vous allez apprendre quelque chose d’utile. Hideaki Itō a une palette de jeu qui fait rêver au point que l’on est fasciné par son personnage et cela pousse à l’encourager alors qu’il manigance le meurtre de ses élèves.

Mais ne vous inquiétez pas il y’a assez de gore et de sang pour satisfaire les fans du genre, la moitié du film est dédié au climax au cours duquel Seiji erre dans les couloir du lycée où il a enfermé ses étudiants qu’il traquent les uns après les autres alors qu’ils ont décoré l’établissement sur le thème de la maison hantée. Ironie quand tu nous tiens. Les morts sont teintées d’une bonne dose d’humour noir et si il y a un message à retenir il pourrait être qu’une confiance aveugle vous tuera.

Le seul point regrettable, si on cherche à être pointilleux, est l’effet anime au moment des meurtres à l’aide d’armes à feu lors des impacts, mais ce n’est pas dérangeant. C’est juste trop gros au possible mais cela colle avec l’ambiance générale. Autre point négatif : la fin du film laisse entendre qu’il y aura une suite et que toute l’intrigue repose sur un jeu. Étant en 2019, on attend encore.

Les connaisseurs de la culture allemande ne manqueront pas de noter des références au livre de Johann Wolfgang von Goethe, The Sorrows of Young Werther et à l’album de Bertholt, Mack the Knife.

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4.4