Critique : Kikaider reboot de Ten Shimoyama

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L’histoire : Un groupe de malfaiteurs souhaite s’emparer du projet d’un scientifique, qui visait à créer des robots pour protéger et surveiller l’humanité, pour en faire des armes destructrices. Kikaider, l’une des machines dotée d’une conscience, est le seul à pouvoir stopper le commando.

Kikaider est une license manga à succès de Shotaro Ishinomori, adaptée en série live tokusatsu en même temps en 1972. Kikaider débarque chez nous avec un film sorti en 2014 au Japon, qui est édité ici par Zylo : Kikaider Reboot.

La pop culture japonaise regorge de personnages riches en tout genre (robots, super héros, monstres géants, mutants, etc…), un potentiel énorme pour développer des films de pure divertissement, à l’instar de ce que fait Marvel depuis une quinzaine d’années avec tous ses films de super héros. En revanche, le Japon ne possède pas la force de l’industrie cinématographique hollywoodienne, et lorsque le pays produit des films dérivés de ses super héros, on est souvent déçus par le résultat.

 

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Kikaider Reboot a visiblement eu un budget au dessus de la moyenne et se révèle une agréable surprise. Bien entendu des défauts sont présents, surtout au niveau du jeu des comédiens, et de raccourcis scénaristiques. Mais axons ici plutôt sur les points positifs, après tout les films de Marvel/Disney sont loin d’être exempts de défauts mais leur puissance de frappe médiatique leur permet de séduire une audience toujours plus nombreuse.

Kikaider Reboot, réalisé par Ten Shimoyama, réinterprète donc le personnage de Shotaro Ishinomori, en lui offrant un dépoussiérage bien mérité. Le réalisateur japonais réussit un film d’action/anticipation qui ne démérite pas, tant au niveau de la mise en scène que des effets spéciaux. Les effets visuels sont particulièrement soignés, pour exemple le combat sur le toit d’une building tokyoïte contre un mécha énorme, ou encore le combat final contre Hakaider. Les chorégraphies des combats sont elles aussi impressionnantes, rapides, précises, donnant parfois l’impression que ce sont bien des robots qui s’affrontent. La mise en scène aide pour beaucoup, les angles choisis, l’utilisation de ralentis, ou encore des plans virevoltants apportent un réel dynamisme à l’action. La photo bleu/noire permet de créer une ambiance froide, métallique, urbaine, qui colle bien à la nature du film. En revanche, un défaut assez grossier nuit pas mal à l’image, l’utilisation de « lens flair » inopportuns dans presque tous les plans nocturnes… Il s’agit là d’un effet à la mode mais sa surexploitation devient gênante, surtout que dans les années 70, c’était un effet voulu et créé au tournage, aujourd’hui, c’est un plug rajouté en post production, d’où la facilité de le mettre à tous les plans et toutes les sauces… Heureusement les plans aériens nocturnes de Tokyo sont eux tout à fait attrayants et démontre une nouvelle fois la beauté de cette ville/monde.

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Kikaider reboot se révèle donc au niveau de la forme un film réussit. Pour le fond, on regrettera une dramaturgie simpliste, des raccourcis trop marqués, des seconds rôles caricaturaux sans intérêts réels. Kikaider se trouve un peu à la croisée d’Astro le petit robot, et de Terminator 2. En effet, d’un côté, il a été créé par un scientifique pour le bien de l’humanité, celui-ci se faisant assassiner, et de l’autre, Kikaider va protéger les enfants du scientifique dont un jeune garçon, vraiment façon terminator 2, en commençant à découvrir les sentiments humains. Ces deux axes sont développés tant bien que mal, mais peinent un peu à convaincre.

En conclusion, Kikaider reboot se veut être un divertissement d’action qui remplit pleinement son contrat. Une mise en scène dynamique, des combats frénétiques, des effets visuels vraiment réussis pour une production nippone, Kikaider plaira sûrement aux amateurs d’action et à ceux qui apprécient encore le charme désuet des combattants en costume comme à l’époque de Bioman. Concernant le scénario, on reste sur notre faim, mais cela n’empêche pas d’apprécier tout de même le film pour ses qualités techniques et esthétiques.