« Chibi » Japan Expo Sud 2012

N’étant allée qu’au troisième et dernier jour de la Japan Expo Sud (dimanche 04 mars), j’aborderai dans cet article uniquement les activités présentes ce jour et auxquelles j’ai assisté ou participé.

Attention les yeux, épileptiques s’abstenir, ça brille, ça scintille, ça clignote même ! Des kilomètres de cuir et de latex luisants ; des perruques aux couleurs de l’arc-en-ciel ; du gel et de la laque à gogo ; du maquillage et des lentilles pour tous les goûts et à toutes les sauces ; les combos ultimes dentelle / résille noires pour les uns, coton / mousseline fluos pour les autres ; pas de doute, nous sommes bien à la « Chibi » Japan Expo Sud !


Les festivités commencent dès la sortie de métro Rond-Point du Prado, à Marseille, où une horde de cosplayers ont déjà envahi les rues avoisinant le célèbre Parc Chanot où se tient chaque année l’évènement tant attendu. D’entrée de jeu, nous somme plongés au coeur de l’ambiance à la vue de ces phénomènes de la « Japan Addict » arborant fièrement les costumes bariolés de leurs héros préférés, que ce soient ceux de notre tendre enfance, comme Son Goku ou Seiya ; ou d’autres plus modernes (Naruto et Luffy de One Piece en tête…). Certains auront simplement profité de l’occasion pour s’habiller à l’image de ce qu’ils aimeraient être, sans doute dans une autre vie (« gothic lolitas » et autres stéréotypes principalement Japonais) ; dans tous les cas, le spectacle en vaut largement le détour. Cependant, rares seront les cosplayers qui auront fabriqués eux-mêmes leurs costumes, comme le veut la tradition ; les autres se seront la plupart du temps contentés de claquer la quasi-totalité de leur argent de poche annuel pour se procurer LE cosplay ultime qui leur permettra d’épater la galerie… Dans ce gigantesque carnaval coloré où chacun cherche à être le plus original de tous (ou parfois, hélas, le plus ridicule…), seuls les cosplayers du mouvement « cyber » ou « steampunk » retiendront vraiment mon attention… J’avoue, tout ça parce que je voue un véritable culte aux masques à gaz, allez savoir pourquoi…

De nombreux photographes, improvisés ou professionnels, répondront à l’appel pour offrir son heure de gloire à chaque cosplayer ayant fait le déplacement. Ça flashe sous tous les angles, ça pose avec un sérieux qui a parfois quelque chose d’effrayant, ça rigole, ça rougit, ça s’émerveille devant les trouvailles improbables de certains qui ne manquent pas de ressources… Ça se remaquille toutes les cinq minutes dans des toilettes claustrophobiques toujours effroyablement bondées, aussi. Le grand concours de cosplays est quant à lui autant l’occasion de s’émerveiller sincèrement devant l’inventivité tout simplement géniale des uns, que de se fendre la poire face aux prestations d’autres qui n’ont assurément pas peur du ridicule ! Quoi qu’il en soit, que vous soyez venus pour vous évader l’espace d’un instant ou vous moquer gentiment, vous serez comblés dans les deux cas…

Hormis les cosplayers, qui pour moi constituent l’attraction principale de la Japan Expo, ce sont les multiples stands où l’on peut acheter tout et n’importe quoi à des prix faramineux qui mobilisent le plus notre énergie. C’est simple, tout est là pour nous faire craquer : straps, porte-clés, peluches, badges, bijoux, mangas, cds, dvds, vêtements, chapeaux, sacs, accessoires en tous genres, produits artisanaux (en minorité, cependant)… Tout est si « kawaii » que l’on ne sait plus où donner de la tête ! Acheteurs compulsifs, ne vous pénétrez jamais dans cette antre du diable, car ici même les plus raisonnables d’entre nous auront le plus grand mal à se réfréner ! En même temps, tout est calculé pour.


Un des aspects les plus ludiques et intéressants du festival est sans conteste la multiplicité de ses ateliers « découvertes »  d’activités directement issues de la tradition et culture Japonaises, gratuits et ouverts à tous (enfin, surtout aux premiers arrivés, car tout était complet pour la journée dès 11h du matin). En vrac :  sessions bien-être avec les massages Shiatsu et Reiki ; démonstration et initiation aux arts martiaux (Shôrinji Kenpô, Aikidô et Aikibudô, Jûdô, Jûjitsu…) ; sans oublier les jeux de société, comme le Mah-Jong ; les jeux vidéo pour les core-gamers ; les chorégraphies de danse J-Pop / K-pop ; ou encore la Maison Hantée… D’autres ateliers avaient en revanche de quoi nous interroger quant à leur intérêt véritable, comme par exemple celui de tir à l’arc où l’on pouvait voir deux ou trois Français marcher sur la pointe des pieds pendant trois plombes avant de décocher une seule et unique flèche (à deux à l’heure) avant de recommencer leur curieux manège, encore et encore…

La Japan Expo Sud était aussi l’occasion de croiser quelques « célébrités » de la culture « Geek » ou Japonaise (ou les deux à la fois), comme le chanteur Japonais HITT, aux inspirations Miyavesques plus qu’évidentes ; ou encore le fort sympathique « Joueur du Grenier » avec sa chemise Hawaïenne jaune canari, qui teste sans relâche et avec beaucoup de pertinence les jeux vidéo psychédéliques de notre enfance sur le Net…


En définitive, la « Chibi » Japan Expo Sud, c’est un peu comme tout le reste : sympa tant qu’on en fait pas overdose. Un lieu de rencontres insolites et amusantes, d’originalité sans limites pour les uns, mais aussi l’expression ultime du Mal du Siècle qui semble frapper la plupart des jeunes de cette étrange décennie pour tous ceux qui ne parviendront pas à mettre leur sens critique en mode veille.