Sorti dans les cinémas de la Péninsule en Octobre 1979, Police Story peut paraître comme un ovni du cinéma coréen en le comparant à maintenant. Cependant, chaque courant artistique trouve toujours une source quelque part dont on peut imaginer Police Story comme étant l’une d’elle. Dans ce film, il y a tout le kitch de l’époque pattes d’éph’ obligent et musique funky en fond, mais c’est avant tout une plongée dans un Séoul oublié, durant une période où les couvres feux étaient obligatoires, les policiers moqués et non respectés et les mœurs ainsi que le conservatisme étaient de rigueur.
Police Story n’est pas un chef d’oeuvre mais il a le mérite de nous donner beaucoup de renseignement sur la société coréenne des années 70. À travers le prisme de la vie d’un policier, on se rend compte des thématiques des problèmes en Corée. Corruption, situation de la femme, alcoolisme, vols, statut sociale. C’est d’ailleurs à peu prés la même chose actuellement et c’est en ça que ce film fascine car il pourrait être le père spirituel d’un Memories of Murder ou the Chaser… Le réalisateur Lee-Doo Yong a essayé de montrer via les policiers de quartier que la transition de la société était en marche. Police Story est en fait un film militant qui veut casser les codes établis d’une société basée sur le statut sociale.
Un message plein d’optimisme et d’amour car n’y vous trompez pas ce film est une ode à l’amour et non un vulgaire film de flic façon série B. Interviewé lors de la séance,le réalisateur nous confie : ‘’ Ce film est avant tout un film d’amour. À l’époque je voulais casser ce dogme de la hiérarchie en affirmant vouloir aimer qui je veux quand je le veux. Avoir utiliser le portrait de policiers m’a permis de parcourir tous les pans de la vie en Corée. Du Haut Fonctionnaire au menu fretin.’’