After Diving Bell: le film documentaire sur la tragédie du Sewol ne fonctionne pas au box-office

« After Diving Bell » de LEE Sang-Ho, que l’on connaît pour ses divers contributions à la vérité:« Suicide made » (2017), « Quo Vadis » (2014), » The Truth Shall Not Sink With Sewol » (2014), fait référence au drame national qu’a connu la Corée du Sud le 26 avril 2014, quand le ferry Sewal a fait naufrage au large des côtes de l’île de Jeju, causant la mort de 304 passagers, la plupart des victimes étant des lycéens en voyage scolaire.

Sortir ce film sur grand écran s’est avéré être difficile pour le réalisateur LEE Sang-Ho. En effet, ce n’est qu’après quatre ans sa réalisation qu’il a pu trouver un distributeur courageux pour diffuser son film, bien qu’il soit récompensé d’un Grand Prix aux Fukuoka Asian Film Festival en 2015 et qu’il ait été présent au Festival International du Film de Busan en décembre de la même année.

 

En parlant du Festival du Film International de Busan, son Président, qui est aussi la maire de la ville LEE Yong-Kwan, chercha à faire interdire la projection du film, prétextant qu’un film politique et engagé n’avait pas lieu d’être à un festival aussi réputé et renommé.

« After Diving Bell », c’est un film documentaire qui cherche à transmettre avant tout une partie du poids émotionnel causé par ce terrible naufrage ainsi que la chagrin ressenti par les familles des victimes, qui n’hésitent pas à accuser le gouvernement de l’époque présidé par PARK Geun-Hye, de ne pas avoir fait le nécessaire en matière de secours.

Le documentaire de 77 minutes, repose en partie sur l’histoire de LEE Jong-In. Chef d’entreprise qui a offert son aide en suggérant l’utilisation de sa « cloche de plongée », dans le but d’améliorer l’aide au sauvetage ainsi que le confort des plongeurs à la recherche des corps. Cependant, le gouvernement aurait refusé toute aide de sa part et aurait fini par lui demander de quitter les lieux, sans explications aucunes.

 

Suite à cette affaire, l’entrepreneur LEE Jong-In a été perçu par la plupart des médias, et c’est encore le cas aujourd’hui, comme un fraudeur qui aurait chercher à entraver les sauvetages du gouvernement. Une histoire confirmée par son épouse, qui n’est autre que l’actrice SONG Oh-Sook, récompensée à de multiples reprises pour ces rôles et qu’on a déjà pu constater le talent dans des dramas comme: « Missing You »(2012), « Stranger » (2013), « Big Man » (2014), « Fated to Love You » (2014) « Father Is Strange » (2017), mais aussi dans divers films, « Summertime » (2001), « My Sassy Girl »(2001), « Garden Of heaven »(2003) ou bien encore « Happy Killers » (2010).

En effet, dans une interview accordée, SONG Oh-Sook a confié avoir souffert ainsi que son mari de la calomnie rapportée par la presse au sujet de l’offre qu’elle et son son mari avait faite. Par conséquent, elle a vaguement hésité avant d’accepter de prêter sa voix au documentaire pour en faire la narration. Mais en acceptant l’offre et en faisant cela, elle voulait pouvoir se rappeler de ce qui s’est passé ce jour-là pour elle et sa famille.

A part SONG Oh-Sook, le reste du film ne fait pas appel à des acteurs professionnels. « After Diving Bell », est avant tout un témoignage de l’incident. LEE Sang-Ho voulait comme intention, en mettant en scène cette tragédie, le fait qu’il était nécessaire de retourner psychologiquement et émotionnellement au moment où tout commença, c’est-à-dire, juste après le naufrage et découvrir de cette façon la vérité, même si certaines questions restent toujours sans réponses et reviennent inlassablement: « Pourquoi l’Etat n’a pas réussit à les sauver? », « Pourquoi ces enfants sont-ils morts? »

Le film est aussi un compte rendu journalistique de la catastrophe du ferry Sewol. L’approche utilisée est nettement différente de celle des principaux médias sud coréens de l’époque, qui deviennent des outils de propagande en faveur du régime en place. « After Diving Bell », c’est une réflexion sur l’évolution du journalisme en Corée du Sud et c’est surtout une condamnation accablante d’une bureaucratie apparemment corrompue.

Avec son co-directeur AHN Hae-Ryong, à qui l’on doit également « The Truth Shall Not Sink With Sewol » (2014) et « My Heart Is No Over », LEE Sang-Ho rejoint les familles des victimes pour protester contre l’inefficacité du gouvernement, interrogeant ainsi à droite et à gauche, des gardes côtiers locaux et divers politiciens lors de conférences de presse impromptues, de même qu’il s’appuie sur des enregistrements audios, des interviews, pour affirmer de façon très convaincante la responsabilité ainsi que la négligence du gouvernement de PARK Geun-Hye.

Jus’qu’à aujourd’hui, l »exigence de la vérité est fondamentale, alors que les commissions spéciales qui sont mises en place depuis 2015 n’ont pas permis de changer la législation, la réglementation ni conduit à faire éclater la vérité, toute la vérité. La question qui se pose encore à l’heure actuelle, est celle-ci:  » Quels intérêts liaient les conservateurs alors au pouvoir et le propriétaire réel du navire, YOO Byung-Eun, artiste douteux et escroc notoire, devenu le bouc-émissaire du désastre un peu trop facilement? »

Synopsis: « After Diving bell », documentaire qui enquête sur l’échec du sauvetage de l’incident du Sewol.

Victorieux aux « Candle Citizens », le film rend hommage aux victimes ainsi qu’à leurs familles.

Box-Office: A sa sortie le 24 mai 2018, le film n’a pas réussi à convaincre les spectateurs coréens, car il n’a réalisé sur un week-end entier, que 293 entrées, rapportant ainsi 2793 $de recettes, contrairement aux autres films coréens présent également sur les écrans noirs, notamment le film « Believer » qui n’arrête de trôner à la  première place depuis sa sortie, totalisant à ce jour 3 530 901 entrées.