Les Fleurs de Shanghai de Hou Hsiao-hsien projeté au Festival Lumière en 4K

Les Fleurs de Shanghai 4K
Date de sortie
13/10/2019
Réalisateur
Hou Hsiao-hsien
Date de sortie initiale
18 novembre 1998

Nouvellement restauré en 4K, le film de Hou Hsiao-hsien, Les Fleurs de Shanghai , sera projeté au Festival Lumière ce dimanche 13 Octobre à 20h15.

C’est une primeure que les festivaliers vont avoir droit puisque le film sera au cinéma en 2020, une raison supplémentaire pour ne pas rater cette séance unique.

Synopsis :
À la fin du XIXe siècle, dans la concession britannique de Shanghai. Plusieurs « maisons des fleurs », réservées à l’élite masculine, forment un monde clos, où l’on vient autant pour dîner, fumer de l’opium, jouer au mah-jong et se distraire que pour rencontrer des courtisanes. Les femmes qui y travaillent sont appelées « les fleurs de Shanghai ». Wang (Tony Leung Chiu-Wai), un haut fonctionnaire, est le client officiel de la sublime (et dépensière) Rubis (Michiko Hada). Dans une autre maison, il fréquente aussi Jasmin (Wei Hsiao-Hui )…

Pour adapter le roman Les Fleurs de Shanghai de Han Ziyun (1893), Hou Hsiao-hsien fait appel à Chu Tien-wen, sa scénariste attitrée depuis 1983 et Les Garçons de Fengkuei, avec qui il réécrira le scénario une dizaine de fois. Afin de simplifier la narration, ils réduisent les cent personnages du roman aux habitués et aux courtisanes de trois maisons closes. Ils gardent cependant l’essentiel : le récit d’une vie vécue à travers les points de vue de plusieurs personnages, qui, mis bout à bout, offrent un panorama d’ensemble, appuyé sur des détails quasi-documentaires, représentés avec une grande précision.

Alors que les maisons de prostitution sont interdites à la fin du XIXe siècle, ces « maisons des fleurs », situées dans des concessions étrangères, fleurissent et les personnages puissants y sont reçus par des femmes respectueuses d’un code très strict. Hou Hsiao-hsien filme les règles sociales de ces maisons et décrit un monde hermétique, plus rigide encore que celui de l’extérieur. Wang est prisonnier de ce monde, où la nécessité de représentation dicte les comportements.

Tourné entièrement en studio dans des décors et des costumes somptueux, Les Fleurs de Shanghai est un film superbe. Les frémissements de l’âme se laissent entendre, si l’on y prête attention.

« Les véritables sentiments se jouent en deçà de l’action anecdotique, à l’intérieur d’un sous-texte qui se dissimule dans l’opacité même du temps. D’où l’usage virtuose du plan-séquence et de la profondeur de champ, mais dans un tout autre esprit que Welles tel que le célébrait Bazin : si le cinéaste refuse la fragmentation du découpage, c’est pour instaurer une fragmentation plus subtile, où la multitude de signes délivrés à l’intérieur du plan constitue une fin en soi – qu’il appartient au spectateur de guetter, et au critique de déchiffrer. » (Yann Tobin, Positif n° 453, novembre 1998)

Au niveau du casting on retrouve Tony Leung Chiu-Wai (Wang), Michiko Hada (Rubis), Lee Yu-Ming (Azhu), Carina Lau Ka-Ling (Perle), Luo Tsai-Erh (Hong), Fang Hsuan (Jade), Lin Yu-Han (Trésor), Simon Chang (Zhu Shuren), Michelle Monique Reis (Émeraude), Rebecca Pan Wan-Ching (Mme Huang), Jack Kao (Luo), Annie Shizuka Inoh (Bouton d’or), Wei Hsiao-Hui (Jasmin), Hsu Ming (Tao), Lee Yu-Hang (Tang), Chiang Wei-Kuo (Zhu Airen), Tony Chang Ruei-Che (l’acteur de l’Opéra de Pékin).

Merci à Carlotta qui une fois de plus permet la ressortie d’un classique du cinéma.

La bande annonce du film Les Fleurs de Shanghai :