Retour sur le Brussels International Fantastic Film Festival 2013

Avec nos nombreux problèmes de connexion nous n’avons pas publié les articles à temps. Voici donc un résumé de cette édition 2013.

En cette année 2013, c’est la 31ième séance pour le festival du BIFFF, qui comme son nom l’indique se déroule à Bruxelles: Brussels International Fantastic Film Festival.

Cette année, une nouvelle ère commence au BIFFF. Fini, Tour & Taxis et sa salle géante et fraîche. Fini, le hall géant difficile à remplir. Fini, les sièges de récupération. Fini, les petits prix. Fini, les jetons BIFFF et fini, la Troll cerise. Non, maintenant et pour cinq ans, on sera au « Bozar » (Palais de Beaux-Arts) de Bruxelles.

Voici maintenant, les fauteuils de luxe, les fins couloirs et les beaux plafonds. Voici maintenant, les tarifs VIP. Voici maintenant, les Krieks aux différents bars avec une ambiance un peu loft.

Mais, tous ces changements ne sont que des détails. Le festival reste lui-même grâce à sa programmation, ses bénévoles et son public. Celui qui visite le festival pour la première fois risque d’être surpris par les « La porte! », les « Non, n’y vas pas! », les « Assis! » ou autres hurlements lors des images de pleine lune. C’est ça le BIFF: des films fantastiques et des personnes fantastiques.

Cela fait plusieurs années que votre serviteur y participe. Assez d’années pour connaître le passage 44 et Tour & Taxi, avant le Bozar. C’est par contre, la première fois que j’y vais avec un passe presse. D’ailleurs, on commence petit, avec un passe journée. Pour l’ouverture, les soirées et la clôture, c’est bibi qui régale! Mais, c’est avec plaisir, bien sûr. C’est l’occasion d’écrire quelques notes façon amateur et de prendre des photos. Pardonnez-moi d’avance alors, pour mon amateurisme, comme je pardonne les problèmes techniques légendaires du festival. Sans cela, ce n’est plus le BIFFF.

J’ai donc vu un maximum de films asiatiques, mais aussi d’autres films venant d’ailleurs. Ils font tous dans le fantastique, c’est l’essentiel. Voici donc, mon point de vue sur les films asiatiques spécifiquement.

CRITIQUES

The Complex (Hideo Nakata – Japon): 1/5

Film du grand maître de l’horreur japonaise. On espérait peut-être trop du réalisateur de Ring, mais on ne peut pas non plus dire que c’était mauvais. Selon moi, le film manque d’originalité. Ce n’est pas le film de l’année.

Bien aimé:

Le jeu des acteurs est assez bon. De même, l’enchevêtrement des moments calmes et violents accentuait bien l’angoisse pendant le film.

Moins aimé:

Il fait beaucoup moins peur que Ring. Il n’y avait pas assez de surprises. On a tout eu ou vu dans ce style là depuis Ring.

 

Cult (Koji Shiraishi – Japon): 3/5

Voici donc un bon film de fantômes à la japonaise. Exorcisme en veux-tu en voilà. Malgré un problème technique légendaire du BIFFF (écran vert), nous avons finalement commencé la séance une heure en retard, mais le film fût. Et il fait plutôt peur. Enfin bon, ça m’a fait peur!

Bien aimé:

Le côté sombre et humoristique à la fois. On ne se prend pas la tête. La musique minimale met une terrible ambiance suffocante lors des scènes importantes.

Moins aimé:

Les effets spéciaux sont sûrement le fruit d’un budget plutôt réduit…

 

Berserk 2 (Kubooka & Sinterniklaas – Japon): 4/5

Voici la suite du premier volet. C’est encore plus violent. L’histoire se tient bien. Il y a de grands moments de batailles et des rêveries. Les flashbacks sont intéressants. J’ai bien aimé, mais tout le monde n’aimera pas.

Bien aimé:

Le côté visuel est plutôt bon. Les images de synthèse s’inscrivent bien dans les dessins traditionnels. L’humour est aussi de la partie.

Moins aimé:

Comme dans le premier volet, j’aurais voulu plus d’explications sur le monde où l’on se trouve avant d’arriver aux batailles.

 

Red Sword (Naoyuki Tomomatsu – Japon): 2/5

Au début, on se dit que Bioman est de retour avec beaucoup d’humour, mais finalement ce n’est qu’un film porno déguisé! Il faut prendre ce film au second degré, c’est alors plutôt marrant.

Bien aimé:

C’est original et décadent. Il y a pas mal d’humour. C’est très petit budget, mais cela passe bien avec le style.

Moins aimé:

Certaines scènes plutôt porno sont trop longues. Le budget était limité à la location de déguisements. Même certains cosplays font mieux !

 

The life of Budori Gusuko (Gisaburo Sugii – Japon): 4/5

Sous un dessin pour enfants se cache finalement une histoire triste et dure. La réalisation est très bonne. C’est beau. J’ai vraiment bien aimé.

Bien aimé:

L’image dans la partie rêve m’a rappelé Chihiro. La partie réelle est aussi bien faite. L’histoire est touchante.

Moins aimé:

J’aurais aimé plus d’explications sur le personnage qui représente la mort.

 

Robo-G (Shinobu Yaguchi – Japon): 5/5

C’est peut-être mon gros coup de cœur de cette année! Ce n’est que très peu fantastique, mais qu’est-ce qu’on rigole. C’est une très bonne comédie japonaise. A voir absolument!

Bien aimé:

L’humour et le jeu des acteurs font simplement de ce film un bon moment de cinéma. Cela met de bonne humeur à la sortie de la salle!

Moins aimé:

Pas grand-chose à jeter. Je n’arrive pas à trouver un défaut.

 

Rurouni Kenshin (Keishi Ohtomo – Japon): 4/5

Les amateurs du manga retrouveront une bonne représentation de celui-ci. L’histoire reste assez fidèle et donc assez simple. Mais, c’est avant tout un film d’action avec un peu de comédie. Les images conviennent bien au film. J’ai aimé. Pour les fans de Kenshin, allez le voir.

Bien aimé:

Les scènes de combats sont rapides et esthétiques. L’histoire respecte bien le manga.

Moins aimé:

L’histoire aurait pu être un peu plus étoffée ou plus détaillée.

 

The Peach Tree (Hye-sun Ku – Corée du Sud): 5/5

Vous êtes fans d’Edward aux mains d’argent ou Big Fish? Et bien, vous allez aimer ce film. Cela m’a rappelé ces films tout en combinant la culture Coréenne aussi. C’est beau et poétique. J’ai adoré.

Bien aimé:

Les acteurs jouaient plutôt bien. L’histoire a de la profondeur. C’est travaillé et original.

Moins aimé:

Cela ne se finit pas assez vite. On pense plusieurs fois qu’il s’agit de la scène de fin. Mais bon, c’est bien quand même!

 

Abductee (Yudai Yamaguchi – Japon): 1/5

Claustrophobes: attention. Au début, on rentre assez bien dans l’intrigue, mais cela s’essouffle assez vite. Et la fin déçoit vraiment. Ce n’est pas terrible.

Bien aimé:

L’intrigue du début.

Moins aimé:

La fin tue le film.  C’est dommage pour un film où tout se passe au même endroit, il fallait une excellente fin pour en faire un bon film…

 

Pieta (Ki-Duk Kim – Corée du Sud): 5/5

C’est une histoire bien malsaine qui est traitée de fort bonne manière. Les acteurs sont bons. Le rythme est bon, on ne s’ennuie pas. J’ai adoré.

Bien aimé:

L’originalité de l’histoire. L’intrigue est bien cachée jusqu’au moment où le réalisateur veuille bien nous expliquer. Excellent. Il y a aussi de bons moments comiques.

Moins aimé:

C’est difficile de trouver à dire.

 

Confession of Murder (Byung-Gil Jung – Corée du Sud): 5/5

« Wouaw », la claque. C’est presque un Die Hard coréen. D’ailleurs l’acteur principal joue exceptionnellement bien. Les autres acteurs sont bons également. Le rythme est bien agencé: on passe d’une scène lente à de l’action frénétique sans même s’en rendre compte et on adore. L’histoire est très bonne. L’un des meilleurs films du festival, il me semble. J’adore.

Bien aimé:

L’histoire est prenante tout au long du film et surprenante vers la fin. Le rythme est soutenu et cela ralenti aux bons moments. Superbe. L’humour noir n’est pas en manque. L’acteur principal vaut le détour.

Moins aimé:

J’ai tout aimé!

 

Don’t click (Tae-Kyung Kim – Corée du Sud): 0/5

Comment dire? Quand un coréen s’attaquant à Ring, rien n’est moins sûr… Aucune surprise. Toutes les astuces du genre sont reproduites avec plus ou moins de succès. Pour la plupart, ce n’est pas bien fait. Cela fait plusieurs années que l’on n’a plus peur des flashs d’images d’horreur… Pas aimé du tout.

Bien aimé:

La toute première scène de 30 secondes était bien. On se demandait si on allait avoir peur. Mais non.

Il y a une autre scène qui était pas mal: celle avec l’ascenseur. Mais, c’est un classique.

Moins aimé:

Le film en général. On essaie d’imiter Ring à la sauce clé USB. Mais, c’est largement moins bien. Cela ne fait pas peur contrairement à Ring…

BILAN

 

Je dis « bravo et chapeau » aux organisateurs. Malgré le changement de lieu et les petits couacs organisationnels et techniques, l’ensemble est plutôt bon. Après 2 jours dans le Bozar, on s’habitue bien. On ne regrette Tour et Taxis que pour son côté alternatif. Mais, ici au Bozar, finalement, l’ambiance est plus chaleureuse. C’est sûrement dû au fait de la proximité dans les halls. L’ambiance durant les films n’a pas changé. Même si parfois certains cris nous sortent un peu du film.

La sélection était une bonne cuvée. Sur le grand nombre de films que l’on a vu, il n’y a eu que seulement quelques déceptions, ce qui est très bien. Un regret par contre: les deux salles font que techniquement, il est difficile de combiner sélection personnelle et horaire de projection. Nous avons donc privilégié les films asiatiques bien sûr, mais aussi les petites productions aux blockbusters car beaucoup de « petits » films ne sortiront pas ici au cinéma.

Au final, les plus mauvaises expériences furent un écran vert retardant d’une heure une projection et les petits malins qui s’incrustent par la droite dans la file. Mais, ce sont des problèmes de jeunesse dans ces nouveaux locaux qui sont ré-ajustables facilement: un bon test technique et quelques barrières bien placées feront l’affaire. Globalement, tout s’est bien passé. On a même eu droit à du Harlem Shake et du Haka des All Blacks par les jurés à la clôture, que demande le peuple? Vivement, l’année prochaine!