Critique Kdrama : Hot Stove League


Hot Stove league m’a attirée en raison de son thème atypique : le management d’une équipe de base-ball. Ce drama coréen de 16 épisodes a été diffusé sur la chaîne SBS entre décembre 2019 et février 2020. Au casting, on retrouve Nam Gung Min (Chief Kim, Falsify) et Park Eun Bin (Age of youth, Judge vs Judge) dans les rôles principaux.

J’ai pu découvrir la série sur la plateforme Viki. Dès le premier épisode, j’ai su que j’avais fait le bon choix, et que j’aurais envie d’enchaîner les épisodes grâce à son ton accrocheur, coloré et dynamique.

De quoi est-ce que ça parle ? Tout d’abord, son titre « Hot Stove League » renvoie à la période suivant la fin d’une saison professionnelle, durant laquelle les clubs de base-ball renforcent leur équipe pour la saison d’après. L’histoire n’est donc pas centrée sur les matchs et les compétitions, mais nous fait pénétrer dans les coulisses du management, l’envers du décor.

Baek Seung-Soo est embauché en tant que nouveau manager général de l’équipe de base-ball Dreams, qui se situe toujours dernière du classement de la ligue. Malgré son expérience dans différents sports, les équipes qu’il a gérées ont toujours fini par être dissoutes. Lee Se-Young est la responsable de l’équipe de managers. Dynamique et motivée, elle est très assidue dans son travail. Tous les deux vont devoir travailler en étroite collaboration. Parviendront-ils à mener leur équipe vers le championnat ?

Ce drama nous fait découvrir un milieu que l’on connaît en général assez mal. Comment sont gérées les équipes professionnelles en dehors des compétitions ? Les enjeux financiers sont bien sûr importants, et l’équipe des managers, en particulier Seung-Soo, subissent beaucoup de pressions de la part de la présidence. Mais la difficulté première est de gérer l’humain, que ce soit chez les joueurs, les entraîneurs, ou qui que ce soit au sein de l’équipe. Tous les métiers sont liés et ont une incidence les uns sur les autres. La moindre faille chez une personne peut avoir d’énormes répercussions. L’enjeu est donc de bien choisir chaque individu pour que l’ensemble fonctionne.

La grande force de ce drama est d’être très humain et de nous offrir toute une galerie de personnages auxquels on s’attache fortement. De plus, on découvre petit à petit qu’ils ne sont pas aussi manichéens qu’on pourrait le penser de prime abord.

Au départ, Baek Seung-Soo semble être quelqu’un de décomplexé que rien ne peut atteindre. Il s’exprime toujours sur un ton égal, tandis que tous les autres autour de lui s’exclament, s’énervent, crient, rient, montrent de nombreuses émotions. De plus, il a des habitudes mystérieuses : il n’enregistre aucun contact sur son téléphone et prend en photo tout ce qu’il mange, ce qui intrigue beaucoup ses collègues. Cette apparente distanciation avec le monde qui l’entoure et les personnes qu’il côtoie est bien entendu une façade. Il faudra attendre un certain nombre d’épisodes avant de davantage le comprendre et le cerner.
Lee Se-Young est à l’inverse très expressive. Elle a une forte personnalité et montre souvent son exaspération ou son incompréhension. Quand quelqu’un l’énerve, elle n’hésite pas à lui faire savoir le fonds de sa pensée. Elle est par ailleurs très ouverte et solidaire avec ses collègues.
Au sein de l’équipe de management, Han Jae-Hee est un assistant très motivé, au point de faire du temps supplémentaire sur ses jours de congés (si si!).
Baek Young-Soo, le frère de Baek Seung-Soo, est en fauteuil roulant. Grâce à ce personnage, le drama met en avant le thème du handicap au sein d’une fiction. Les deux frères sont très liés et unis par une relation touchante.
Kwon Kyung-Min, quant à lui, est le directeur général et le supérieur direct de Baek Seung-Soo, qui ne peut rien faire sans son accord. Malheureusement, ce directeur est en quelque sorte son nemesis : ils ne semblent jamais pouvoir se mettre d’accord, ni trouver de terrain d’entente. Kwon Kyung-Min peut être exécrable dans son comportement et semble prendre un malin plaisir à mettre des bâtons dans les roues de Baek Seung Soo.
Les personnages sont nombreux, et, tout au long de l’histoire, de nouvelles têtes apparaissent qui vont susciter notre intérêt.

L’autre grande qualité de ce drama est son rythme. Son écriture est parfaitement maîtrisée de bout en bout, jusqu’à un final très satisfaisant qui boucle la boucle par rapport au début. Sans temps mort ou longueurs inutiles, le scénariste soulève à chaque épisode un nouveau souci de gestion d’équipe. Il a choisi de laisser de côté tout aspect romantique pour se concentrer sur l’essentiel : le sport.

Sans être particulièrement marquante, la bande son est agréable à écouter, tandis que la réalisation est tout à fait maîtrisée, notamment lorsque l’on voit les joueurs sur le terrain, en pleine action. Le tout est visuellement entraînant et coloré.

C’est un drama qui a su trouver rapidement son public. Nul besoin d’être particulièrement fan de base-ball ni d’en maîtriser les règles pour apprécier l’histoire. L’aspect humain est le plus important ainsi que l’intérêt que nous éprouvons pour tous ces personnages, jusqu’aux plus secondaires d’entre eux. Tous ont leur place et une histoire.

La série est suffisamment bien conçue et intelligente pour toucher le plus grand monde. Cela lui a permis de remporter le 5 juin, le BaekSang Arts Awards du meilleur drama.