Critique Psychokinesis

Date de sortie
2018
Réalisateur
Yeong Sang-ho
Pays
Corée du Sud
Disponible sur
Netflix
Notre score
2.5

Deux ans après son excellent Dernier train pour Busan, ayant eu un certain succès chez le grand public et participant donc à l’exportation des films sud-coréens, Yeong Sang-ho est revenu avec Psychokinesis, ayant eu un gros succès au box office dans son pays d’origine puis diffusé sur Netflix cette fois dans les autres pays.

Quoi de plus logique justement, lorsque le cinéma coréen est en train d’atteindre un certain pic de popularité en occident et que son compatriote Bong Joon-ho ouvrait la voie avec Okja sur la même plateforme.

Le film était donc plutôt très attendu des amateurs du genre… Alors… pari réussi ?

Je ne vais pas vous garder le suspense trop longtemps, pour moi c’est un non assez catégorique. Si Dernier Train pour Busan m’avait emporté dans son action toujours à la limite de l’exubérance, allégée par une note d’émotion, Psychokinesis lui m’a beaucoup moins convaincu.

L’histoire raconte celle d’un gardien de sécurité (joué par Ryoo Seung-hyeon) qui d’un jour à l’autre se découvre un don de psychokinésie (c’est à dire qu’il peut mouvoir des objets par la pensée). Il pense d’abord pouvoir en tirer profit pour se faire de l’argent et convaincre sa fille de revenir vivre avec lui mais celle-ci est en proie à une organisation mafieuse et les choses vont vites dégénérer …

Le synopsis paraissait donc plutôt prometteur. Oui c’est un peu tiré par les cheveux, mais Yeong Sang-ho a par le passé prouvé qu’il pouvait faire du sensationnel tout en insufflant le bon rythme pour ne pas perdre son spectateur.

Mais cette fois le film a tendance à trop s’éparpiller, et à rapidement tomber dans le fantastique à outrance sans jamais offrir d’explication bien convaincante ce qui finit par être lassant (en seulement 1h40 pourtant).

Tout n’est pas à jeter bien sûr, puisqu’il parvient tout de même à explorer la thématique des grandes responsabilités d’un grand pouvoir sous un angle un peu différent, en nous présentant un super-héros peu commun puisqu’il s’agit d’un cinquantenaire qui a tout ce qui est de plus ordinaire de base. Il essaye aussi d’aborder des thématiques sociales, chères au cinéma coréen de manière générale, ou encore familiales, mais tout cela reste trop peu développé.

Finalement il subsiste un réel problème de rythme et d’intérêt global à l’histoire, avec une tension sans cesse désamorcée par le quasi-ridicule des scènes de combat et un sens à tout cela que l’on peine à trouver. 

Finalement je dirais qu’il est possible de passer un bon moment devant ce film, qui prête plus a sourire et s’amuser des démonstrations de pouvoir plus spectaculaires les unes que les autres, mais il reste très oubliable, et c’est d’ailleurs sans grande surprise qu’il n’a pas énormément fait parler après sa sortie sur la plateforme et n’est aujourd’hui pas du tout cité dans les incontournables du cinéma coréen.

En espérant que la suite de Dernier train pour Busan prévue pour août 2020 soit moins décevante…

Critique Psychokinesis
2.5