Critique : Nous les chiens de OH Sung-yoon et LEE Choon-baek

Le nouveau film d'animation coréen

Le dimanche 3 novembre à 18h20, le Festival du Film Coréen à Paris nous fait découvrir, pour ceux qui l’ont loupé au Festival International d’Animation d’Annecy, Nous, les chiens. Le long-métrage est réalisé par Oh Sung-yoon et Lee Choon-baek et a une sortie en France de prévue pour le 29 avril 2020.

Nous, les chiens s’ouvre sur l’abandon d’un jeune chien par ses humains. La voiture roule puis s’arrête loin de tout, l’homme descend, prend un paquet de croquette ouvert, le pose sur le sol, lance une balle, le chien court après la balle et quand il revient, l’individu est parti.

Ce chien reste près de son paquet de croquettes, sans y toucher, attendant, étant sûr qu’il reviendrait. Durant ce laps de temps, une petite meute de divers chiens errants, précédemment abandonnés, arrive et l’inclut directement puis mange toute sa ration de vivre.

C’est en les rejoignant que ce nouvel abandonné va découvrir la vie dans la rue puis, cherchant autre chose, la liberté.

Ce film est assez touchant et dépeint une triste réalité mais ne cherche pas foncièrement à culpabiliser. Nous sommes toujours du point de vue des chiens et de ce fait, l’humain se découvre comme quelqu’un de bon ou comme des êtres abominables exerçant tous les pires travers concernant des chiens.

Au delà de l’animation assez étrange à laquelle il faut un petit temps d’adaptation et de la simplicité de l’histoire, Nous, les chiens nous fait passer un bon moment et nous invite à réfléchir sur la place du chien en dehors d’un foyer humain et sur le manque de responsabilisation des populations sur l’adoption puis l’abandon de leur animaux.

Ces chiens, qui ont été adoptés puis laissés pour une raison de santé, de mauvais comportement ou de manque de temps, s’ils survivent, doivent alors trouver leur place entre le monde humain et animal, des mondes qui n’ont pas les mêmes codes et fonctionnements.

Le film dessine avec assez de justesse le passage de chien de canapé à membre de meute en pleine nature avec tout ce que cela implique.

Du début à la fin, le moment passé est agréable, le rythme est bon et on a envie de savoir la suite, on s’inquiète parfois pour un membre de la meute, on a envie de faire cesser leurs maux et on peut souhaiter que la bêtise humaine disparaisse.

Je vois ce film comme une ode aux chiens et une sensibilisation de nos actes envers eux bien qu’on ne se place pas de notre point de vue. La meilleur chose que l’on puisse faire à la fin de ce film, c’est réfléchir à ce que ça signifie d’adopter un chien et si on est prêt à tout ce que ça implique, y compris les mauvais côtés. Le film m’a invité à me poser les questions en tout cas, y compris à savoir si on peut tenir la distance, être assez endurant pour en prendre soin tout le long de sa vie…

Et pour tous ceux abandonnés, on ne peut que se demander ce que l’on pourrait faire de plus, de mieux, que nos solutions actuelles.

Dans tous les cas je vous invite à regarder ce film, a chérir vos animaux et à foncer dans les salles de cinéma des le 29 avril prochain !