Critique : The Forest of Love de Sono Sion

Date de sortie
11/10/2019
Réalisateur
Sono Sion
Pays
Japon
Disponible sur
Netflix
Notre score
3.5

Après avoir travaillé avec Amazon en 2017 pour sa série Tokyo Vampire Hotel, c’est cette fois chez Netflix que l’on peut retrouver Sono Sion avec son dernier long métrage : The Forest of Love.

Le film raconte l’histoire de trois jeunes, Shin, Jay et Fukami décidant de réaliser un film ensemble. Ils vont croiser le chemin de Mitsuko, une jeune fille timide avec des parents très stricts, traumatisée par la mort d’une de ses camarades avec qui elle jouait la pièce Roméo et Juliette et par le suicide collectif auquel elle était ensuite censée participer. En parallèle, Mitsuko rencontre et tombe sous le charme de Murata, qui s’avère être un arnaqueur. Les trois jeunes décident donc de réaliser leur film sur Murata afin d’exposer son comportement, mais celui ci va s’investir dans la production du film qui prendra ainsi une tournure inattendue…

Vous l’aurez peut-être pressenti juste en lisant le synopsis, l’histoire est assez compliquée. Elle mêle de nombreux personnages, s’intéresse aux relations entre chacun d’ente eux, le tout entrecoupé de flashbacks nous permettant de mieux saisir leurs personnalités. Mais cela n’est pas tellement étonnant de la part de Sono Sion, dont les films sont régulièrement qualifiés de « bizarres ». Le tout étant de savoir si tout cela a été une fois de plus maitrisé par le réalisateur.

Pour les non habitués de son style, il faut dire que le film est assez éprouvant, parfois assez violent et perturbant, avec des éléments qui semblent sans recul n’avoir aucune logique. Le réalisateur n’a pas peur de choquer en filmant de manière non suggestive la mort de plusieurs jeunes filles, des séances de masochisme et de torture… Le film va crescendo dans la folie à partir du moment où Murata décide de s’impliquer dans la production du film nous faisant plonger dans le délire des personnages avec eux. On se retrouve donc avec des séquences assez marquantes, qui vont justement être coupées par des moments plus doux, de retours dans le passé par exemple, accompagnés d’une très belle bande originale, nous permettant de reprendre notre souffle un instant avant de replonger.

Techniquement le film est bien sûr solide, et nous sert une très jolie photographie, rendant même les scènes un peu gore regardables plus facilement. Côté thématique, le film fonctionne comme une satire, abordant de nombreux thèmes dans des couches plus ou moins explicites du film, comme la recherche de la gloire, la jeunesse influençable, de manière plus générale le monde du cinéma et même les propres films précédents de Sono Sion. Celui-ci joue en permanence avec la fine ligne entre fiction et réalité, entre la vie et le film, la faisant franchir plusieurs fois par ses personnages, la rendant par moment floue, mais sans jamais trop nous perdre.

L’ensemble du casting exécute également son rôle avec brio, interprétant très bien l’évolution de leurs personnages au fil du film.

 

En conclusion il est un peu difficile d’écrire sur cette histoire sous adrénaline, car c’est une véritable expérience qui vous laissera plus ou moins sensible à son propos. Mais laissez vous embarquer dans peut-être le plus extrêmes des Sono Sion (et ce n’est pas peu dire), car le résultat reste marquant et nécessite un certain temps pour s’en remettre.

Critique : The Forest of Love de Sono Sion
3.5