Johnnie To se retire des Golden Horse Awards sous la pression de la Chine

Les tensions ne cessent de croître entre la Chine et les territoires dont elle revendique le contrôle. On entend parler depuis des semaines du conflit à Hong Kong et des manifestations qui y ont lieu, mais c’est aujourd’hui le cas de Taiwan qui nous alerte tout particulièrement puisque ces tensions diplomatiques touchent directement le monde du cinéma.

En effet, on apprend sur le site officiel des Golden Horse Awards qui auront lieu en novembre à Taipei que le réalisateur hongkongais Johnnie To a décidé de quitter la Présidence du Jury. Si les organisateurs du festival du film de Taipei déclarent que Johnnie To ne pourra pas participer aux 56ème Golden Horse Awards à cause d’obligations contractuelles liées à la production prochaine d’un film, la réalité serait toute autre.

Comme le rapporte le média américain Variety, l’année dernière a été marquée par le discours de Fu Yue, vainqueur dans la catégorie du meilleur documentaire, qui profitait de l’occasion pour donner son soutien à l’indépendance de Taiwan. Un discours qui n’a pas plu aux autorités chinoises puisque des acteurs présents se sont désolidarisés du discours, à l’image de la Présidente du Jury Gong Li, avant que la China Film Administration décide le mois dernier de bannir les Golden Horse Awards. Cela signifie qu’aucun artiste de la Chine continentale n’a le droit d’assister et de participer à la cérémonie. Pour aller un peu plus loin dans la bataille ils ont même annoncé que les Golden Rooster Awards, cérémonie chapeautée par le continent, se tiendraient cette année le même jour que la cérémonie taïwanaise, le 23 novembre, à Xiamen. Subtilité : Xiamen est juste en face de l’île de la discorde, puisque la ville se trouve directement sur le Détroit de Taiwan. Depuis les rumeurs vont bon train, parlant autant d’un bannissement des films qui seraient quand même présentés lors du festival de Taipei que du retrait d’autres stars hongkongaises.

C’est évidemment une situation compliquée où le cinéma devient une nouvelle victime de décisions qui se contentent de satisfaire des gens qui n’en ont pas grand chose à faire du cinéma.