Critique : Angel terminators de Wai Lit

L’histoire : Un puissant trafiquant de drogues revient à Hong Kong après un exil thaïlandais de quelques années. Décidé à récupérer son ancien territoire, il va se retrouver confronter à Ada, une flic prête à tout pour l’empêcher de nuire.

Les deux films Angel terminators sortent pour la 1ère fois en combo bluray/dvd chez Spectrum films.

Le premier Angel terminators de Wai Lit est un polar d’action hong kongais de 1992, emblématique de la mode des films « Girls with guns ». Comme son nom l’indique, ce genre met en scène des femmes fortes qui ont les premiers rôles pour l’action. En résumé, ça ressemble beaucoup à Police story mais au féminin.

Hong Kong, la nuit, des néons, des synthés, une tension sous jacente, les premières images d’Angel terminators nous dévoile un terrain connu. S’en suit assez rapidement une course poursuite en voiture avec des gunfights qui donnera le ton de tout le film : à la fois violent, rythmé, généreux, mais servi par une mise en scène en deçà des maîtres du genre de l’époque comme John Woo.

Côté histoire, la formule scénaristique (parrain en guerre de territoire + trafic de drogue + flics corrompus) reste classique mais efficace pour mettre en scène pas mal de scène d’action, de guet- apens, et de gun fight. Au bout de l’exposition, on comprend que le personnage principal de flic, Ida (Sharon Yeung), sera plus un faire valoir, la narration se concentrant sur le parrain et son triangle amoureux pervers avec la femme (Carrie Ng) du flic corrompu et celui-ci. Le parrain est plutôt bien caractérisé bien que caricatural, voire outrancier, la scène d’humiliation Carrie Ng marquera, tant elle est de mauvais goût.

L’ambiance noire bien ancrée dans la fin des années 80, est vraiment poisseuse, représentative des films de cette époque. Ici on recherche l’efficacité avant tout, sans s’encombrer de psychologie ou de réflexion : que faire lors une prise d’otage dans l’école maternelle ? Négocier ? Non, mais traverser les murs pour shooter les bad guys sans se soucier d’éventuels dommages collatéraux, oui ! On restera un peu interloqués, mais c’est une autre époque. Tout le film sera sur cette dynamique, on attaque puis éventuellement on pose des questions après…

Côté action, c’est le rollercoaster, ca ne s’arrête quasiment jamais : gunfight dans une usine de béton, dans un parc d’attraction, sur une route de campagne, dans un parking en ville, bien entendu à l’époque les flics ne portaient pas de gilet par balle… donc vaut mieux croire en sa bonne étoile vu que ça tire de tous les côtés…

Ida (Sharon Yeung vu précédemment chez Godfrey Ho), qui serait un mix entre Jackie Chan et Dirty Harry au féminin, nous impressionne par sa dextérité aux combats au corps à corps et sur les scènes de cascades, surtout quand elle sautera d’un immeuble sur un lampadaire, apparemment sans filet ou câble… Elle porte vraiment le film sur les épaules ou plutôt sur ses poings et ses pieds. La dernière partie du film permettra de la voir dans un registre plus nuancé, moins invulnérable et tout à fait convaincant. Le film s’achève sur une cascade totalement dingue dont on vous dévoilera rien mais qui restera dans les mémoires.

Angel terminators est un polar d’action qui ravira les amateurs d’actionner des années 80/90s. C’est une vraie raretée et une bonne introduction aux films Girls with guns. Dans les bonus, une interview passionnante de Julien Sévéon qui explique le phénomène des films girls with guns.

Angel terminators de Wai Lit
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3.5