Trailer de l’adaptation du manga culte GUNNM !

On l’attendait de pied ferme. Il y a 10 ans environ, James Cameron avait affolé les fans du manga culte GUNNM en annonçant son désir de réaliser l’adaptation pour le cinéma. C’était la promesse d’une adaptation fidèle de l’œuvre de Yukito Kishiro. Quelques années plus tard, ce fut le drame, désireux de capitaliser sur sa franchise Avatar, James Cameron annonce céder la place de réalisateur à Robert Rodriguez. D’un projet excitant, on passait à un projet dont on pouvait redouter le pire au vu des derniers films du réalisateur mexicain : Spy Kids 4, Machette Kills, Sin City 2 : J’ai Tué pour Elle. Pas de quoi pavoiser, mais plutôt un opportunisme mercantile certain.

Intitulé aux Etats-Unis, ALITA : BATTLE ANGEL, l’adaptation de Gunnm par Hollywood, dévoile enfin sa première bande-annonce et sans suspens, il y a de quoi être mitigé.

Le premier effet que fait cette bande-annonce, c’est cette sensation gênante que l’on appelle « uncanny valley » (vallée dérangeante). Et après réflexion, ce n’est pas si idiot que ça lorsque l’on traite du transhumanisme. L’Uncanny Valley, est une théorie scientifique du roboticien japonais Masahiro Mori, selon laquelle plus un androïde est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses. C’est un peu cela que nous ressentons à la vue du choix de la production de « designer » Gally (Alita aux USA) via la performance capture au milieu d’acteurs bien réels.

Passée la sensation d’être en face d’un fantasme « porn manga doll », en réalité, le choix est plutôt bien vu. Il faut le reconnaître, le challenge technique ici proposé est plus qu’intéressant. Pour faire simple, techniquement Gally est incroyablement « humaine ». C’est aussi un choix (ô combien), difficile et couillu, rien que pour la difficulté de rendre le regard « vivant ». Finalement, nous nous retrouvons alors dans la même situation que les humains du film en observant Gally se mouvoir et parler : une étrange fascination. A ce titre, c’est un défi technique aussi puissant et réussi que les performances captures de la nouvelle trilogie de la Planète des Singes ! Et une énième preuve de l’incroyable foi de James Cameron envers la technologie visuelle.

Là, où on a réellement le droit d’être plus sceptique, c’est qu’à mesure où l’on regarde encore et encore la bande-annonce, on s’aperçoit qu’on est très loin de la poésie acide et du cyberpunk très « dark » du manga (ou même de l’oav de 1993). Non seulement, nous avons l’impression que le film hollywoodien va traiter la relation entre Gally et Yugo comme une vulgaire rom-com, mais son univers faussement « punk’ et aseptisé ressemble cruellement à un Pixar ou au récent film d’animation Astroboy (2009, autre adaptation de manga massacré par Hollywood.) qui aurait croisé le jeu vidéo Deus Ex: Revolution.

Il faudra néanmoins attendre la sortie du film pour savoir si Robert Rodriguez était réellement le meilleur choix. Neill Bloomkamp aurait peut-être été plus judicieux…

Bref, on va éviter malgré tout de se formaliser entièrement. La première bande-annonce met l’histoire en avant pour les néophytes, peut-être que la seconde rassurera quant à l’univers dans lequel baigne le film… Allez, faut garder confiance !

Pour rappel, l’histoire de ALITA: BATTLE ANGEL se situe au vingt-sixième siècle, où un scientifique sauve Alita, une jeune cyborg inerte abandonnée dans une décharge. Ramenée à la vie, elle doit découvrir le mystère de ses origines et le monde complexe dans lequel elle se trouve, afin de protéger ses nouveaux amis contre les forces sombres lancées à sa poursuite.

Le film est prévu pour le 25 juillet 2018 en France. C’est Rosa Salazar (Divergente 2) qui « interprète » Gally. Le reste du casting est composé de Christoph Waltz (Django Unchained), Jackie Earle Haley (Watchmen), Jennifer Connelly (Noé), Keean Johnson (la série Spooksville), Ed Skrein (Deadpool), Mahershala Ali (Moonlight), Michelle Rodriguez (Avatar) et  Casper Van Dian (Starship Troopers).