Critique : Yojimbo (le garde du corps) de Akira Kurosawa

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Sanjuro, samouraï sans emploi, débarque dans un village où s’affrontent le clan du marchand de soie et celui du marchand de saké. Après avoir analysé la situation, il décide de se mettre au service du plus offrant. Malheur à ceux qui tenteront de le manipuler.

Wild side et Carlotta ressortent actuellement en salles et dans de nouvelles éditions Bluray et dvd les films d’Akira Kurosawa. Mercredi 25 janvier, la 2e partie de la rétrospective consacrée à Akira Kurosawa arrive en salles avec les sorties de Sanjuro, Vivre, Barberousse, la forteresse cachée, L’ange ivre, Un chien enragé, …

Nous commençons par Yojimbo qui bénéficie d’une très belle copie restaurée, comme toutes les rééditions par ailleurs, quel plaisir donc de redécouvrir ces films dans ces conditions. Le noir et blanc a retrouvé ses contrastes, l’image est bien nette, profondeur de champs retrouvée, exempt des défauts des éditions précédentes, on aurait presque l’impression que le film a été tourné récemment.

Sur le film lui-même, Yojimbo possède l’aura de film culte qui inspira fortement Sergio Leone pour « Pour une poignée de dollars » qui posa les fondations du western spaguettis. Toshiro Mifune incarne avec délectation ce samouraï errant en quête de ryo (la monnaie japonaise d’époque). Semblant sans foi ni loi, le personnage de Sanjuro se révèle bien plus complexe, à la fois observateur de la société et manipulateur.

Le film commence par la scène du chien qui traverse le village une main dans la gueule, en un seul plan Kurosawa plante un décor terrifiant, où les clans du village s’affrontent jusqu’à la mort mais une mort totalement veine. Yojimbo, dépasse le cadre du chanbara (film de sabre japonais), avec cette fois un anti-héros en personnage principal, qui à la place de se battre pour sauver les villageois, joue un jeu de manipulation pour en tirer un maximum de profit. De fait dans Yojimbo, les scènes d’actions sont rares mais restent percutantes. Toshiro Mifune possède de réelles qualités au sabre et la scène de la destruction de la maison restera dans les mémoires. A noter la présence pour la première fois de Tatsuya Nakadai dans un film de Kurosawa, qui incarnera plus tard le seigneur dans Ran. Enfin la musique de Masaru Satoh, orchestrale, aux accents jazzy, avec un thème ironique, colle parfaitement à l’ambiance du film ainsi qu’à son personnage principal.

En conclusion, la ressortie ainsi que la réédition bluray de Yojimbo valent pleinement le déplacement et l’achat tant on a plaisir à redécouvrir le film du maître Kurosawa dans ces conditions. En bonus, un livret très intéressant de 60 pages nous apprenons l’histoire de Yojimbo, ainsi qu’une interview de Charles Tesson.

 

Yojimbo (le garde du corps) de Akira Kurosawa
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