Busan BIFF Jour 1 le bilan

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À mon arrivée au festival aujourd’hui, c’était déjà le 5ème jours des festivités. Sous un beau ciel bleu je me suis directement imprégné dans l’ambiance du festival avec mes petits cadeaux, privilèges des journalistes. Au coin presse, j’ai longuement parlé à plusieurs collègues et ayant eu vent des dernières news, ce 21ème Busan Film Festival est très calme sans rien d’exceptionnel marqué par le peu de stars présentes au festival, la raison invoquée la peur d’une arrivée d’un Typhon sur la ville. Il est vrai qu’au bout de quelques heures, j’ai remarqué peu de monde dans les travées.

Un désamour ? Ou tout simplement le fait du lundi, le retour au travail. J’en saurais plus en fin de semaine.

J’ai tout de même assisté à trois films qui s’accordent avec mon goût très personnel mais éclectique qui je l’espère, seront pour vous source précieuse d’informations. Ce matin, j’ai laissé place au neuf avec un regard curieux pour un documentaire Philippin, The Crescent Rising. En effet, ce choix tellement proche de l’actualité et paradoxalement peu médiatisé traite du conflit armé dans une ile majoritairement Musulmane dans un pays majoritairement catholique. À la vue du documentaire de 70 minutes signé Sheron Dayoc, on ne peut que penser à tous ces conflits ayant existé et encore en cours : Sud de la Thaïlande, Tigre Tamouls, Rohingyas, Indonésie etc.3lccypoztakcquefikbzqs7lba5

Le documentaire a été fait de façon à donner la parole à une minorité qui se sent spoliée et dont la seule issue possible reste le ‘’Jihad’’, le combat armé pour aboutir à une autonomie totale et non partielle qui est d’ors est déjà le cas. On pourrait croire à un film de propagande tant le ton victimaire et parfois caricaturale d’un film ONG mais le réalisateur assume. Lors de l’interview, il me confie qu‘il voulait absolument donner la parole à cette population totalement oubliée des enjeux internationaux pour la paix. ‘’En tant que Philippin et catholique, j’ai décidé de faire ce film avec ce parti pris car je souhaitais avant tout dénoncer cette tragédie humaine et d’éviter au maximum les raccourcis religieux notamment de la diabolisation de l’Islam. Ayant consacré plus d’un an à ce documentaire et étant au contact permanent avec la population j’ai voulu donner au film un caractère vrai, sans trucage ni montage odieux.’’crescent2

The Crescent Rising, offre la possibilité de découvrir des portraits atypiques souffrant de cette même détresse, le manque de reconnaissance, l’abandon… Qu’il soient professeur, membre du MNLF (Moro National Liberation Front), soldat, jihadiste, veuve de guerre, ou d’un adolescente traumatisée par la guerre, ce documentaire a le mérite de nous donner une vérité parfois crue mais essentielle pour nous informer. Il est vrai que le cinéma est un divertissement mais parfois il est bon d’apprendre de nouvelles choses et de parcourir de nouveaux horizons, The Crescent Rising en est la parfaite illustration. C’est aussi cela le cinéma et cela fait du bien.

Le second film du jour est celui de Johnnie To. Grosse pointure du cinéma Hong-Kongais, le réalisateur nous propose son film Three. On s’attend toujours à tout avec Johnnie To et le plus souvent il nous satisfait de ces prestations rythmées et pleines d’actions. On pense d’ailleurs à Breaking News. Cependant, Three est une très mauvaise surprise. On s’ennuie, les acteurs sont mauvais et personnellement on n’y comprend pas grand-chose. Ce film d’une durée courte, 88 minutes nous racontent l’histoire de plusieurs personnes un neurochirurgien, un policier et un gangster dans un hôpital de Hong-Kong qui vivront une nuit de violence dont tous subiront une tragique conclusion. Avec ce méli-mélo de manipulations, de secrets, Three est un échec malgré les quelques bonnes scènes d’actions mais étant un amateur de M. To, je peux vous conseiller de passer votre chemin. D’ailleurs à la fin du film la mine circonspecte des spectateurs ne donne aucun doute sur cette erreur créative un peu trop complexe.

Puis en fin de journée, j’ai pu assisté à la projection d’un trésor du cinéma coréen de 1979, intitulé Police Story et en présence du réalisateur de l’époque pour un entretien des plus captivants. Un sage parmi les sages. C’est aussi ça le cinéma, cela nous permet de mieux comprendre les sociétés passées et l’évolution des films de notre temps. Police Story est une plongée kitch mais captivante d’un Séoul en Mode Motown où la police n’es pas respectée et dont le poids des années d’occupations japonaises et le conservatisme de couches sociales ont été vécues comme un traumatisme. Police Story reflète parfaitement une époque, le prisme du passé. Un très bon moment en compagnie du réalisateur Lee Doo-Yong qui est toujours animé de cette passion du film après tant d’années.

Rendez-vous demain, pour l’épisode 2 de mes journées. J’aurais en plus fait des beaux clichés du festival rien que pour vous.

Bonne nuit !

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