Critique : Dernier train pour Busan de Sang Ho Yeon

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L’histoire :

Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l’état d’urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu’à Busan, l’unique ville où ils seront en sécurité…

Énorme succès de cette année en Corée du sud avec plus de 10 millions d’entrées, Dernier train pour Busan vient de sortir en France dans une belle combinaison de salles pour un film asiatique, grâce à Arp sélection.

Réalisé par Sang Ho Yeon, Dernier train pour Busan, apporte du sang neuf aux sorties estivales entre films de super héros, et autres suites, ou reboot peu inspirés et inspirants. Le cinéma coréen, très inventif sur le thriller/policier d’action, nous délivre un film de zombie digne des meilleures productions occidentales. Dernier train pour Busan peut se résumer simplement par un cross over entre le transperceneige et 28 jours plus tard ou Walking Dead. Le premier étant le succès de l’année 2013 en Corée, réalisé Bong Joon-Ho, adapté de la BD de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, il a surement servi d’inspiration pour Dernier train pour Busan.

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Des zombies dopés à l’epo dans un train en marche sans échappatoire, voilà le pari osé mais réussit de Sang Ho Yeon, qui vous fera vous accrocher à votre fauteuil. On suit un père divorcé Seok Woo (Gong Yoo), homme d’affaire, peu souciant de sa petite fille Su-an (Kim Soo-Ahn), qui doit l’amener chez sa mère. Ils prennent le train quand les incidents commencent dans la ville, des manifestations qui dégénèrent étrangement. Une fille souffrante saute dans le train au moment du départ, et la contamination commence. S’en suit une fuite inexorable vers l’avant du train où se sont réfugiés les non contaminés.

Dernier train pour Busan propose des scènes d’action à couper le souffle, les zombies, (certes un peu crétins et myopes) sont bien vivaces, très énervés et avec une folle envie de partager leur virus. Le confinement du train offre une tension continue, bien que le décor soit constamment le même, la mise en scène de Sang Ho Yeon, renouvelle la situation dans chaque wagon. Le scénario se permet au passage une belle critique des pouvoirs publics, des politiques, des médias, et ainsi que du capitalisme outrancier en fil rouge… En effet les zombis ne sortent pas de nulle part et ne sont pas forcément labélisés Bio… Par ailleurs, les effets spéciaux sont impressionnants surtout à travers les corps des zombies qui se contorsionnent à toute vitesse, ainsi que le sound design, les sons d’os brisés, et autres font un bel effet.

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Seok Woo, qui est un homme d’affaire ne pensant qu’à lui se retrouve dans une situation où il doit apprendre la solidarité si il souhaite avoir une chance de se sauver avec sa fille. La construction de la  relation père/fille s’avère touchante, et donne au film une autre intensité, surtout grâce à la petite comédienne Kim Soo-Ahn qui joue parfaitement. Mention spéciale au colosse Dong-seok Ma qui joue un futur papa protecteur à l’humour provocateur, qu’on a pu voir dans Pandémie (2013), autre film catastrophe coréen sur les virus.

En conclusion, Dernier train pour Busan est un film à grande vitesse qui s’avère être la belle surprise de cet été morose niveau cinéma de divertissement. De l’action, de l’émotion, des zombies sans que ce soit gore, un vrai scénario, et de supers comédiens, le film de Sang Ho Yeon vaut vraiment le détour en salles. Le réalisateur coréen est par ailleurs réalisateur d’animation et une préquelle à Busan sortira prochainement sous le titre Seoul station. Espérons que dernier train pour Busan marche assez pour que la préquelle animée sorte à son tour, on vous tiendra informé. Vous pourrez cependant découvrir Seoul station en avant-première au festival du film coréen de Paris lors de sa 16e édition cet automne, comme nous vous l’indiquions dans un précédent article.

 

Dernier train pour Busan de Sang Ho Yeon
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