F.Hilaire, Le Père de l’école en Thaïlande

Note des lecteurs0 Note
2.6

Depuis mi-juillet en Thaïlande, les spectateurs ont la possibilité de voir un film qui dans son contenu est pour le moins original et instructif dans le sens où il s’agit d’un biopic sur la vie du Frère Hilaire de son vrai nom François Touvenet , missionnaire français en Thaïlande qui fit de l’éducation des jeunes Thaïs sont cheval de bataille au début du XXème siècle, il arriva au Siam en 1901.

thumb_1186

Ce qui est intéressant dans ce film, ce qu’il n’est pas juste centré sur Frère Hilaire mais également sur la création du Collège Assumption de Bangkok, véritable institution dans le pays en matière d’éducation. Créé également par un Français, le Père Émile August Colombet en 1885, le collège a compté parmi ces rangs  de prestigieux élèves, dont 4 premiers ministres Thaïlandais. Imaginez que ce collège, c’est un peu le mélange entre le Lycée Henri IV et l’ENA lol.

De plus, si vous n’avez pas fait le rapprochement (1885/2015), F. Hilaire est avant tout un film qui célèbre aussi les 130 ans du Collège Assumption. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la réalisatrice du film Suraswadi Chaichua. Ce projet lui tenait très à cœur car elle voulait retranscrire sur l’écran tout les efforts de cette institution pour instruire les enfants Thaïs à une époque où, 95% des enfants n’avaient pas accès à l’éducation…

Alors que nous raconte ce film après cette interlude historique.

Tout d’abord, F.Hilaire ne s’adresse pas forcement au public que l’on pourrait croire. En Europe, ce film aurait tendance à attirer les adultes, amateurs d’Histoire, passionnés de religions etc… F.Hilaire s’adresse au contraire à un public jeune voire très jeune. Ce film a pour vocation d’éduquer ce  »public » en résumant et en occultant des parties de la vie du héros somme toute trop compliquées à comprendre (anti-Révolutionnaire par exemple). Incarné par l’acteur Australo-Thai Jason Young, F.Hilaire est définit comme un énième farang dans le royaume mais qui fait quelque chose de  »cool » : écrire des livres d’écoles pour enfant. Bien sûr, son amour pour la culture Thai, la langue qu’il apprend et qu’il maitrisa parfaitement sont exacerbé dans ce film. Par contre, la mise en scène est intéressante dans le sens où le film se déplace entre deux mondes, l’époque du jeune missionnaire à nos jours en essayant de maintenir un fil rouge sur les mêmes interrogations du film : que m’apporte l’éducation ? Quel est le rôle des professeurs dans la Société Thai ?

Cependant, le film manque cruellement de rythme ce qui a tendance à provoquer des longueurs à n’en plus finir qui dû au manque de clarté dans le scénario arrive à donner des crises soporifiques aux plus patients des cinéphiles.

F.Hilaire développe quand même un certain intérêt quand on veut comprendre plus la culture contemporaine de la Thaïlande et rien que pour cela il mérite d’être vu même si on est loin d’un chef d’oeuvre, il a eu l’audace de mettre en avant la vie de ce missionnaire qui a influencé le système éducatif Thaï et qui à l’heure d’aujourd’hui continue de s’inspirer de ces préceptes. Un biopic pas simple à traiter tant les questions de société et de politique restent un sujet extrêmement sensible en Thaïlande. 

Cette production reste d’autant plus louable puisque la grande majorité des recettes du films seront reversées à la  » Brother Hilaire Fundation », un organisme scolaire qui vient en aide aux plus défavoriser pour soutenir l’éducation à travers tout le royaume.