Critique : Dangerous Boys, guerre de gangs à Bangkok

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Dans la veine des comédies pour adolescents, la Thaïlande produit pléthore de films plus ou moins réussis. Pour ne pas déroger à la règle, Dangerous Boys littéralement intitulé en thaï « Wai Peng Nak Laeng Kha Sun » du réalisateur Poj Arnon, sorti en DVD il y a quelques semaines, raconte l’histoire d’une guerre des gangs entre jeunes ados de différentes écoles. Tout les oppose mais les leaders de chaque camps, Peng (Kunatip Pinpradub) et Ting (Kittipat Samarntragulchai) ont en commun une passion amoureuse autour de la même fille Luang (Anon Saisangcharn) et bien sur à cause d’elle le conflit va s’empirer…

dangerousboys

Encore une fois ce film n’a rien d’original, une sorte de West Side Story à la sauce thaï, mélangé à un Crown Zero de Takashi Miike mais qui met en avant un problème social récurrent en Thaïlande ; la violence entre les écoles, les collèges et les lycées. Il est très courant malheureusement d’entendre ou de lire dans les médias locaux qu’il y a eu de véritables batailles rangées entre étudiants dans les rues pour d’obscures raisons telles que l’honneur ou bien une poussée d’hormones, sans nul doute…

Bref, Dangerous Boys fait part de ces événements contemporains transposés au cinéma et on ne peut pas s’enlever de la tête que le gouvernement a dû aider à la réalisation de ce film tant la propagande qui consiste à nous dire que la violence c’est mal, voyez !!! Mais aussi qu’elle peut créer des ravages au sein des familles (alcoolisme pour la mère de Peng) nous donne un goût plutôt amer surtout quand la seule solution à la réhabilitation et d’envoyer tous ces jeunes délinquants en camps militaire pour être de nouveau socialement compatible avec la société thaï, ce qui d’ailleurs est à la l’heure actuelle LA solution que le gouvernement a trouvé en réponse à ces violences juvéniles. Quid des programmes éducatifs ? Suivi psychologique ? Le réalisateur n’a pas semblé intéressé à développer un quelconque sens critique à ce problème et qui pour le coup aurait mérité (enfin) une prise de risque. À noter, la tentative quelque peut maladroite d’introduire le rapport à l’homosexualité au sein de ces gangs présentés à 100% comme des gangs de garçons ou la place de la fille se cantonne à être la petite amie mignonne ou la bonne copine maladroite et pas très jolie. Où sont donc passés les Tomboys???

On est donc face à une production qui fleure bon le navet rempli de cliché mais qui a le mérite de répondre aux attentes de son public : une jeunesse thaïlandaise en mal de repères victime d’une société qui l’a pousse à ne voir le monde que de façon manichéen.