Critique : Les chevaliers du zodiaque – La légende du sanctuaire de Keiichi Sato

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L’histoire : Au commencement, il y avait une déesse chargée de protéger la Terre, Athéna. Gardienne de l’équilibre, elle fut cachée des forces du mal. Quand sa vie est menacée, Seiya et les Chevaliers de Bronze endossent leurs armures. Ce sont les protecteurs d’Athéna, les Chevaliers du Zodiaque. Pour sauver leur déesse et l’avenir de la Terre, ils vont devoir atteindre le Sanctuaire du Grand Pope et y affronter sa légendaire armée des 12 Chevaliers d’Or. La plus grande bataille des Chevaliers du Zodiaque débute aujourd’hui.

Les chevaliers du zodiaque le film réalisé par Keiichi Sato est sorti en salles le 25 février 2015, distribué par Wild Bunch.

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Un an à peine après l’abordage de nos salles d’Albator corsaire de l’espace de Shinji Aramaki, voici la nouvelle déferlante 3D de l’animation japonaise sur notre territoire (conquis d’avance ?)

En effet, Saint Seiya en Vo, est pour toute une génération (trentenaire aujourd’hui), un pilier de l’animation japonaise dans ce qu’elle pouvait proposer de mieux en série à destination des jeunes garçons dans les années 80. Adaptée du manga de Masami Kurumada, dont la recette se trouve dans l’histoire épique inspirée des différentes mythologies européennes, avec ses jeunes héros auxquels l’identification était facile dû à leur caractère différent. Ensuite, il y a l’aspect technologique, avec les armures qui permettent de décupler les pouvoirs, et de créer des scènes d’action dantesques. L’action de Saint seiya se définit essentiellement par des duels type western où le pouvoir du « cosmos » remplace le colt, mais la tension générée par ces duels apporte un aspect dramatique très fort, car souvent on découvre que l’adversaire n’était pas forcément du côté du mal, et le héros éprouve des regrets de l’avoir battu. C’est là le dernier élément très marquant dans la série, c’est qu’au delà des combats, de l’action, ce sont les sentiments humains qui marquent dans la série. Amitié, fraternité, sacrifice, honneur, bravoure, amour, définissent l’essence même du « cosmos » des chevaliers, permettant de rendre ses demi-dieux si humains… Seiya à la recherche de sa sœur Marine, jouant au foot avec des orphelins, Yoga déposant une rose auprès de sa mère dans un navire englouti au fond d’une mer arctique, Ikki prenant la place de son frêle frère Shun pour partir sur lîle du diable… Toutes ces scènes ‘intimistes’ resteront autant, voire plus que certains combats, car au bout de 114 épisodes, il faut bien l’avouer, une certaine lassitude arriva. Pour finir, citons le formidable travail de Shingo Araki au caracter design et des musiques grandioses de Seiji Yokoyama, mêlant des compositions symphoniques avec des rythmes binaires, pour certaines des inspirations pop funk, et des mélopées magnifiques, du grand art !

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Aujourd’hui sort donc le film Les chevaliers du zodiaque, reprenant le chapitre de la bataille du sanctuaire, c’est à dire le plus intéressant de la série. Autant le dire d’entrée, pour apprécier le film, il faut impérativement oublier la série originale en entrant dans la salle…car sinon le spectateur risque de rentrer dans un jeu des 7 (1000) erreurs, et sortira de la salle forcément déçu. Il est clair que le film n’est pas dans la continuité de la série originelle ou des Oavs, il s’agit d’une réécriture moderne, visant à conquérir un nouveau public.
Tout d’abord, dans cette version 3d, le caracter design a été totalement refaçonné, des personnages (un chevalier d’or avec un piercing…) aux armures, en passant par le sanctuaire qui dorénavant n’a plus rien de grecque mais ressemble plutôt à une cité néo-gothique aérienne… Les armures ne sont plus identifiables par les casques à tête d’animaux mythologiques, se rapprochant désormais plus de Power rangers métalliques. Enfin, les musiques de Yokoyama ne sont pas présentes, c’est un peu comme si Star wars n’avait plus les compositions de John Williams…

En clair, faites abstraction de tout ça si vous connaissait Saint Seiya, ici c’est une autre ‘dimension’ qui vous est proposée… A partir de ce postulat, quelles sont les qualités du film par rapport à la série ?

Tout d’abord la 3d permet la réalisation de séquences et de plans tout à fait impressionnants. Keiichi Sato est tout de même le réalisateur de Karas, dont le style est reconnaissable immédiatement dans les scènes de combats aériens, avec des plans séquences, une caméra virevoltante, des zooms brutaux, pour amener toujours plus de dynamisme. Le résultat donne l’impression que les chevaliers se battent réellement à vitesse supersonique. Toujours par rapport à la 3d, les effets de lumières sont impeccablement réalisés, que ce soit lors des attaques, ou pour animer les armures.

Concernant le scénario, il arrive à condenser la moitié de la série (60 épisodes) en 1h45, avec une fin nouvelle, le combat contre le grand pope ayant des airs de choc des titans. Mais tous les principaux éléments sont bien là. En revanche, on est beaucoup moins touché par la relation entre les personnages, à part Seiya qui fait le clown, et en contradiction Shiryu très sérieux, les autres personnages ne sont que de simples faire valoir. Le film mise donc tout sur l’action et de ce côté là, on ne s’ennuie pas.

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Pour conclure, Les chevaliers du zodiaque le film, ravira d’abord les spectateurs avides d’action car les combats s’enchainent à un rythme effréné pendant la totalité du film, proposant au passage une relecture nouvelle de l’œuvre de Masami Kurumada, n’ayant plus grand chose à voir avec la série des années 80. Donc si vous souhaitez revivre les émotions de la série originale, vaut mieux vous repasser les dvds, car ici vous risquez fortement d’être déçus. En revanche, pour ceux qui souhaitent découvrir la diversité de ce que propose l’animation japonaise aujourd’hui en 3d, dans la veine d’Albator le corsaire de l’espace, ou d’Appleseed Alpha, Les chevaliers du zodiaque reste une proposition tout à fait divertissante, qui permettra peut-être aux plus jeunes de découvrir la série originale.