Critique : The Sword identity de Xu Haofeng

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3.5

L’histoire : Chine, 16e siècle. Au cœur de la dynastie Ming, le village de Guancheng est le sanctuaire des arts martiaux. Quatre écoles enseignent l’art du Kung-Fu et défient tous les guerriers de chine à prouver leur puissance face à l’élite de l’empire. Mais leur suprématie vacille lorsque deux étrangers arrivent en ville armés de sabres bien décidés à renverser la domination des Maîtres.

The sword identity (2012) de Xu Haofeng est sorti en Bluray et Dvd chez éléphant films.

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The sword identity se démarque de la production habituelle du film d’arts martiaux chinois, le film de Xu Haofeng étant résolument une proposition d’auteur, qui surprendra les amateurs du genre. À noter que le réalisateur a déjà signé le scénario The grandmaster de Wong Kar-Wai en 2013.

À l’encontre des films d’arts martiaux classiques, The sword identity n’a pas pour but de montrer des combats ultra spectaculaires ou d’additionner les cascades improbables en Cgi, le film de Xu Haofeng se concentre sur une ambiance, sur un état d’esprit, voire une philosophie du Kung fu. Lenteur, contemplation, et réalisme sont les ingrédients de ce long-métrage étonnant.

Cependant la dramaturgie manque toutefois de tension, en effet, les combats n’étant pas des duels fatales, les perdants ne trouveront pas la mort, comme un contrepied assumé pour ce genre de films. Xu Haofeng se focalise non pas sur qui est le plus fort, mais qui possède la meilleure technique, qui sait se servir de son arme avec la plus grande habilité sans que ce soit forcément spectaculaire, donnant une sensation quasi documentaire aux affrontements.

Xu Haofeng adapte là son propre roman. The sword identity relève d’un travail personnel, d’une réflexion sur les arts martiaux, sur la force, une démonstration sur le pouvoir en quelque sorte.

La mise en scène démontre un vrai savoir faire cinématographique, un sens du cadre précis, un travail sur les décors et la photo qui emmènent le film dans cette voie du réalisme. Xu Haofeng use beaucoup de longs travellings, les plans sont aussi lents, pas de montage ultra cut ici qui serviraient à transformer les combats, qui du coup s’en retrouvent résolument lents et réalistes. Les chorégraphies ne sont donc pas ‘percutantes’, elle s’attardent essentiellement à décrire les mouvements des pieds, et à la tenue des armes.

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Concernant l’édition Bluray, la qualité de l’image du film rend bien le réalisme désiré (pas de couleur criarde) ainsi que la tonalité froide de la photo, on a cependant remarqué quelques artefacts à l’image. On notera aucun bonus à part des bandes annonces Sd gonflées en Hd.

En conclusion, The sword identity, intéressera les spectateurs avides de renouveau concernant les films d’arts martiaux, tout en sachant que la promesse du film n’est pas de faire du spectaculaire, mais de proposer une vision, voire une réflexion d’auteur de ce genre. The sword identity est à découvrir car sort des sentiers battus du film de Kung Fu traditionnel, Xu Haofeng ayant su apporter une originalité à un genre très (trop) codifié.