Critique : Tai Chi Hero de Stephen Fung

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La fin de Tai Chi Zero annonçait clairement la suite à venir, il est donc préférable de voir le premier volet d’abord pour mieux appréhender Tai Chi Hero. Nous retrouvons cet univers étrange oscillant entre film de kung fu traditionnel, comédie, action et steampunk.

Le scénario intègre plus de personnages (le retour du fils prodigue) et plus d’intrigues que le premier épisode, aussi la relation entre Luchan et sa future promise ajoute un aspect mélo à cette suite. Cependant la thématique de l’affrontement entre la tradition (le tai chi) et la modernité de l’ouest (les machines) reste prépondérante apportant son lot de scènes originales. Le steampunk est donc bien de retour dans cette suite, avec de nouveaux attributs, fini la machine monstrueuse à créer les chemin de fer, place aux machines volantes inspirées de Leonard de Vinci, ainsi qu’à une armada de canons stylisés.

Stephen Fung dynamise toujours autant sa mise en scène, usant habilement du steadycam et des travellings. Le réalisateur fait aussi preuve de pas mal d’inventivité (multiplication des points de vue, ralentis, ombres chinoises) tout en essayant de varier les combats (sous la neige, en hauteur). La photo est lumineuse, mais cette fois ci, elle tend plus vers des tons gris bleu (plus agréables à l’œil) que les tons jaune vert saturés de Tai Chi Zero. Les décors, les costumes et les accessoires sont toujours aussi soignés, rendant crédible l’univers steampunk.

Malheureusement les incrustations hasardeuses et animations ‘jeux vidéos’ font leur retour (gros défaut du premier opus). Les effets spéciaux, sont eux pour la plupart de très bonnes factures, particulièrement les machines volantes et autres inventions à rouages.

Concernant la musique, pas de changement significatif, la même recette est utilisée : score traditionnel instrumental et rock FM dissonant. A noter tout de même la présence d’un d’accordéon ‘piazollanesque’ lors d’une courte séquence qui aurait mérité à être plus développée.

Le combat final de Luchan contre maître Li est une gageure technique et une réussite assez impressionnante, les deux adversaires s’affrontent en hauteur sur des ‘fronts de portes’, ne touchant jamais le sol, donnant lieu à des chorégraphies vraiment originales et virevoltantes.

Le bluray est de très bonne facture, la qualité de l’image en 1080p est optimale. En bonus, nous trouvons la suite des making of présents sur le premier film, ainsi que des reportages et des bandes annonces.

Tai Chi hero est avant tout un grand spectacle avec ses scènes d’actions spectaculaires. Ceux qui ont été déroutés par Tai Chi Zero le seront tout autant par la suite, pour les autres le diptyque restera cohérent et divertissant. Tai Chi Hero est une superproduction made in China qui rivalise sans rougir avec les grosses productions occidentales.

Note :

Tai Chi Hero est la suite de Tai Chi Zero, tous deux réalisés en même temps par Stephen Fung, distribués en France chez Wildside en Dvd et Bluray.