Critique : Dance of the dragon de Max Mannix

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1.5

En Corée, le jeune Tae découvre la danse le jour où sa mère l’emmène à l’opéra. Il rêve alors de devenir danseur, mais devenu adulte, son père l’en empêche, le forçant à travailler à l’usine pour aider sa famille. Un jour pourtant, Tae reçoit une invitation pour une audition de danse à Singapour. Il quitte alors son poste d’ouvrier, sa famille et part tenter sa chance. Emi, une jurée de l’audition et par ailleurs professeur, tombe sous le charme de ce danseur naïf, et l’invite à participer à ses cours. Seulement son fiancé, Cheng champion d’arts martiaux, s’aperçoit de l’idylle naissante entre la professeur et son élève, et défie en combat Tae…

Dance of the dragon est un film particulier naviguant entre le drame social à la Billy Elliot, la romance, et le film d’arts martiaux. L’ambition des deux réalisateurs et scénaristes Max Mannix et John Radel est grande, mais déçue, car on a l’étrange impression de voir deux scénarios bien distincts réunis dans un seul film.

En effet, si les réalisateurs s’étaient concentrés uniquement sur l’histoire du jeune danseur désœuvré, et de sa romance avec Emi, on aurait eu droit à un mélodrame sans prétention, mais pourquoi pas plaisant. En amenant la dimension « film d’arts martiaux » on change de tonalité, et on assiste à un duel d’hommes un peu abscon. Déjà lorsqu’on découvre que Cheng, champion bodybuildé d’arts martiaux, est le fiancé de la délicate professeur de danse, on est surpris… mais quand la trame de la danse bifurque vers le combat, on est carrément dérouté. On finit par avoir l’impression que les réalisateurs cherchaient juste à élargir leur clientèle, en vendant un mélodrame pour un vrai faux film d’arts martiaux. Dans tous les cas, les intentions se sont perdues en route, et l’on reste sceptique face à cette histoire un peu absurde.

On notera cependant que l’affrontement entre Tae et Cheng lors d’une chorégraphie shaolin est plus inspiré que les séquences de danse… C’est étrangement une réussite du film, il y a une tension certaine dans cette séquence, qui est maîtrisée tant du côté de l’image que des interprètes. Pour le reste, la mise en scène est des plus classiques, et le casting tient la route. Jang Hyuk a une sensibilité qui permet de croire à sa passion naïve de la danse, Fann Wong remplit bien son rôle en professeur ravissante, qui apprend son art et en même temps la vie au jeune coréen. En revanche Jason Scott Lee n’a pas grand chose à défendre, à part le fiancé menaçant. Un dernier point, la musique de Ricky Ho est proche de l’insupportable, des armées de violons viennent nous attaquer les oreilles pour nous forcer à pleurer, mais avec le résultat inverse.

Dance of the dragon est un film double, un mélodrame sur la danse, et un faux film d’arts martiaux, qui aura du mal à convaincre les deux publics ciblés.