Critique : Tai Chi Zero de Stephen Fung

Note des lecteurs0 Note
2

Tai Chi Zero de Stephen Fung est la première partie d’un diptyque sur le Tai chi, le second volet est déjà tourné et s’appelle Tai Chi Hero.

L’action de Tai Chi Zero se déroule lors de la révolution industrielle (ce qui a son importance) et narre les aventures de Lu Chan, un guerrier qui se transforme en monstre de kung fu invincible quand on tape sur sa corne… Mais ce pouvoir dévastateur peut également le tuer. Il se rend alors dans un village perdu dans les montagnes à la recherche du maître de Tai Chi pour apprendre son art et sa maîtrise. Dans ce village, Fang Zi, lui, veut imposer aux chefs du village la modernité occidentale, à travers l’électricité, le chemin de fer, etc. Deux mondes vont alors s’affronter, la tradition (du Tai Chi) contre la modernité de l’ouest.

Il faut le dire d’entrée : Tai Chi zero en déroutera plus d’un. Nous ne sommes pas ici dans un film d’arts martiaux classique, mais plus dans une production à destination (unique ?) d’un public jeune. Le film de Stephen Fung est un cocktail détonant d’action, de comédie et de fantastique avec une touche de steampunk. Le steampunk intervient plus dans la seconde moitié du film avec l’arrivée d’une machine à créer les chemins de fer… Le Tai Chi n’est finalement pas tellement mis en avant dans le film du fait de ce scénario abracadabrantesque, néanmoins les combats lui rendent tout de même hommage.

Côté mise-en-scène, Stephen Fung dynamise chaque plan, ils sont quasi tous en mouvement, même les séquences de comédie ont droit aux travellings. Le réalisateur est plutôt inspiré et à l’aise dans les séquences d’action avec des points de vue impactants, et des chorégraphies impressionnantes. Mais l’aspect séduction vis-à-vis du jeune public vient ternir les combats avec des apparitions de titres style « K.O » comme dans un jeu vidéo. Ces titrages intempestifs constituent dans l’arsenal de Stephen Fung le gros point faible, à chaque nouvelle apparition de personnage, on a droit au vrai nom du comédien et son cursus en une phrase (ex : top modèle connue à Hong Kong…), ce qui nous fait sortir du film. Les effets spéciaux sont eux, plutôt réussis, surtout si l’on compare avec les productions récentes de Tsui Hark (Dragon gate).

La photo est soignée, saturée dans des tons jaune et vert qui pourraient faire pâlir de jalousie Jean-Pierre Jeunet. Le montage, également très dynamique, permet malgré tout de bien voir les chorégraphies grâce à différents points de vue. La musique oscille entre le meilleur et le pire, entre un score traditionnel et un rock fm. Les décors sont plaisants, le village bien reconstitué, et les éléments steampunks telle que la machine assez originaux.

Le casting surprend lui aussi, avec d’un côté Tony Leung Ka Fai en maître de Tai Chi, mais de l’autre côté un top modèle de Hong Kong, et dans le rôle principal Yuan Xiaochao qui a participé aux jeux olympiques de Pékin…

Le dvd de bonne facture, est agrémenté de bonus, making of entre autres.

Tai Chi Zero est une grosse production chinoise qui vise avant tout un jeune public, sort des sentiers battus, mais peut tout aussi désarçonner. Tai Chi Zero, film loufoque boursouflé, sera pour certains indigeste, pour d’autres divertissant.