Cannes 2013 : jour 6 / mardi 21 mai 2013

A l’occasion du Festival de Cannes 2013, la rédaction d’East Asia prend partiellement place dans les pages de cine-asie pour vous faire découvrir le Festival.

Au menu du jour, Andy Lau s’en met plein la panse pendant que le cinéma indien nous offre des petits films à emporter et que la Quinzaine aurait pu nous transformer en cannibale, mais on lui préfère un mini fallafel.

On mange beaucoup à Cannes, mais plus dans les films qu’en dehors, surtout pour les journalistes de cinéma, qui peinent parfois à trouver quelques minutes pour manger ne serait-ce qu’un sandwich entre deux projos. C’est sans doute pour cela que ceux-ci se retrouvent obsédés par la nourriture, donnant dans le pire des cas dans le racisme inacceptable (un spectateur ulcéré par Shield of Straw aurait crié à Miike à l’issu de la projection : « Retourne vendre des Sushi »), au mieux quelques perspectives étrange sur les films (Variety voit dans Blind Detective de Johnnie To un généreux « food porn »).

Dire que ces deux films sont fraichement accueillis cette année est d’ailleurs un euphémisme. Shield of Straw de Miike Takashi et Blind Detective de Johnnie To semblent surtout heurter le goût cannois par le fait de ne pas se conformer à l’idée que le festivalier se fait a priori d’un film de Miike et de To. Un blockbuster japonais assez classique de la part de « l’enfant terrible du cinéma japonais » fait tache, tout comme une comédie foutraque du maître du polar stylisé. C’est l’envers de la politique des auteurs mal digérés qui plane : pour plaire ici, un film, plus qu’être bon, doit avant tout ressembler à l’idée que l’on se fait de sa signature. C’est le cas pour Blind Detective, mais surtout pour Shield of Straw, qui a la malchance de se retrouver en compétition officielle, où cette maxime est portée à son paroxysme. Vu comme un film d’exploitation japonais, Wara no Tate trônerait plutôt dans le haut du panier 2013. Perçu comme un film en compét à Cannes, « le Miike » fait tache, et risque de se coltiner une réputation qu’il ne mérite sans doute pas tant que ça.

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