Entretien avec So-ri Moon

Dans le cadre du cycle des quatre acteurs organisés par le centre culturel coréen du Royaume-Uni et avant le projet du film HaHaHa (2010) dans lequel elle joue, nous avons eu la chance de participer à un entretien avec l’actrice – en présence d’autres médias britanniques. Nous rapportons le détail de cet entretien grâce aux notes fournies en complément par Paul Quinn de Hangul Celluloid.

Née en 1974 à Pusan, Moon So-ri a poursuivi des études en sciences de l’éducation à l’université Sungkyunkwan avant de rejoindre le groupe de théâtre Hangang de 1995 à 1997. Elle a aussi commencé à jouer dans des courts métrages, dont Black Cut et To the Spring Mountain. Rapidement repérée par Chang-dong Lee, elle obtient le rôle de Sunim dans Peppermint Candy puis de Gong-ju dans Oasis, qui la propulsera sur la scène internationale (elle a ainsi été la 2ème actrice coréenne récompensée au festival de Venise). Interprétant ensuite des rôles très divers, dans quelques films marquants, notamment A Good Lawyer’s Wife, The President’s Barber et Sa-kwa, elle s’est rapidement imposée comme une actrice de référence dans le paysage cinématographique coréen. Ses derniers films sont An Ethics Lesson (sorti le 21 février) et The Spy: Undercover Operation dont la date de sortie n’est pas encore fixée.

 

L’entretien retranscrit ci-dessous s’est tenu dans les locaux de la BAFTA (British Academy of Film and Television Arts) le jeudi 4 avril.

Hangul Celluloid: Je suis certain que nous avons tous beaucoup de questions, donc je vais commencer par le plus difficile. Au cours de votre carrière vous avez interprété des rôles de femmes mises en valeur (plus ou moins volontairement) dans leur combat pour retrouver une certaine indépendance dans leur sexualité. Dans quelle mesure pensez vous que ces films ont aidé la cause féminine en Corée du Sud et pensez-vous qu’il y a encore de la marge dans le cinéma coréen contemporain ?

So-ri Moon: J’ai eu tendance à prendre des rôles que d’autres actrices étaient probablement moins enclines à jouer. Le fait que je sois arrivée à interpréter des personnages féminins avec une forte présence s’explique de façon partagée entre le désir explicite du réalisateur et mon désir personnel de ne pas me cantonner à des rôles passifs et conservateurs.  Cela se ressent dans les rôles que j’ai eus par la suite. Je pense que j’ai contribué en partie à élargir la représentation des femmes à l’écran en Corée et je suis fière de cet impact. Il y a des rôles envers lesquels les féministes coréennes sont plus sceptiques, d’autres qu’elles valorisent beaucoup plus. Par exemple, le réalisateur Sang-soo Hong a plutôt mauvaise cote auprès d’elles, mais dans le film HaHaHa, le rôle leur a plu. Donc, ma présence dans le film a eu un certain impact sur la perception des rôles féminins et s’impliquer dans un tel débat est important de nos jours. Cependant, je ne peux pense pas qu’un tel impact soit du goût du réalisateur (rires).

 

London Korea Times: Au cours de votre carrière, vous avez interprété des rôles très différents – une personne souffrant d’une infirmité motrice cérébrale dans Oasis, une guide touristique révoltée dans HaHaHa – mais quel fut le rôle le plus difficile à interpréter pour vous ?

So-ri Moon: Je trouve que tout nouveau rôle comporte sa part de difficulté. Avec un nouveau film, c’est une nouvelle équipe de tournage. Il se peut que je n’ai jamais travaillé avec le réalisateur, ni avec les acteurs, et que l’histoire soit complètement différente – donc en bref, tout nouveau rôle est autant motivant qu’il comporte sa part de difficultés. Il y a des rôles que j’ai trouvés physiquement et/ou mentalement difficiles, mais je n’arrive pas à en nommer un en particulier qui soit plus dur que les autres. Arriver à comprendre un nouveau personnage est le plus prenant.

 

Korean Class Massive: Bien que vous soyez une actrice très demandée au cinéma actuellement, vous prenez le temps de travailler dans quelques pièces. Qu’est-ce qui dans le théâtre vous attire tant et quelle différence voyez vous entre jouer devant la caméra et devant un public ?

So-ri Moon: Je perçois le jeu au théâtre comme une guérison à la manière où un hôpital est un lieu de régénérescence. Je peux y recharger mes batteries, me ressourcer, avant de retourner jouer pour des films. C’est vraiment pourquoi je veux pouvoir faire les deux, ils se complémentent les uns les autres, et ont une sorte de synergie.

 

EasternKicks: Lorsque vous avez choisi de jouer dans Oasis qui n’était que votre second rôle dans un long métrage, vous attendiez vous à ce qu’il soit si difficile ? Est-ce la raison pour laquelle vous l’avez choisi ?

So-ri Moon: Je n’avais aucune idée (rires). En fait, je pense que même le réalisateur Chang-dong Lee n’avait aucune idée de ce que à quoi allait ressembler le rôle. Il était très libre quand à mon interprétation et m’encourageait un maximum pour y arriver. Malgré cela, je me suis enfuie en cours de tournage (rires) disant que je n’en pouvais plus… le réalisateur m’a ramenée sur le plateau. C’était vraiment difficile, mais c’était aussi un processus en cours, par lequel j’avais du mal à vraiment prendre plaisir à jouer en raison du personnage que je n’aimais pas au début. Une fois que je suis tombée amoureuse du rôle, je me suis sentie isolée. Vu que le personnage ne pouvait pas communiquer avec les autres, une fois immergée dans le rôle, j’étais devenue un personnage isolé, et je me sentais incapable de communiquer confortablement avec les autres. C’était très difficile.

 

MiniMiniMovies: Comment avez-vous recherché votre rôle d’Oasis ? En ce qui concerne le tournage lui-même, vous deviez alterner entre une femme souffrant d’une infirmité motrice cérébrale et une sans – qui fait partie de son imagination – dans un temps limité. Avez-vous du enchainer ?

So-ri Moon: Pour répondre à votre première question, je me suis d’abord rapprochée de personnes infirmes, ai passé plusieurs mois en leur compagnie, et ai essayé de m’approprier leurs gestes. C’était un processus double d’observation et de création. En ce qui concerne votre deuxième question, c’était la décision de Chang-dong Lee d’alterner constamment entre les deux états du personnage. Peu de temps de transition m’était donné pour retirer l’appareil dentaire que je portais pour jouer Gong-ju. C’était vraiment difficile de changer d’apparence et d’état d’esprit en un temps si limité et je me suis demandée pourquoi il ne coupait pas pour me faire jouer les scènes imaginaires à un moment ultérieur. Mais pour lui, il s’agissait de la même personne perçue sous un aspect différent, et il faisait donc sens de tourner en continuité. Lorsque mes amis handicapés ont vu le film, ce sont les scènes qu’ils ont préférées car elles représentent vraiment ce qu’ils désiraient pouvoir faire – embrasser quelqu’un, se plaindre, se mettre à chanter soudainement – et que la représentation telle quelle les touchaient particulièrement. Personnellement, je trouvais plus difficile au final de jouer le personnage sans son handicap, car j’avais l’impression de redevenir moi-même.

 

Ciné-Asie: Quel fut l’impact d’Oasis en Corée du Sud en ce qui concerne la conscience et le traitement des personnes handicapées ?

So-ri Moon: Après la sortie du film, il y a eu des discussions animées sur les abus sexuels envers les femmes handicapées mais du point de vue des institutions politiques et des lois il est difficile d’évaluer si cela a mené à l’application de véritables décisions. Bien sûr, le film ne peut pas permettre de résoudre les problèmes, mais il a le mérite de mettre en lumière une réalité et de faire naitre une étincelle susceptible d’apporter un changement dans la perception des personnes souffrant de ce handicap.

 

Ciné-Asie: Dans In Another Country vous jouez au côté d’Isabelle Huppert, qui est une actrice française très reconnue, et pour HaHaHa a été récompensé au sein de la section Un Certain Regard du festival de Cannes en 2010 – deux occasions de vous mettre en contact avec l’industrie du cinéma française. Qu’en pensez-vous, ainsi que des réalisateurs et acteurs français ?

So-ri Moon: Travailler avec Isabelle Huppert fut un véritable honneur. J’ai été impressionnée par son enthousiasme à jouer dans des conditions limitées, un salaire faible, et sa foi sans limite dans le réalisateur Sang-soo Hong. Elle vraiment travaillé avec beaucoup de réalisateurs de pays différents, récemment également au Vietnam. En ce qui me concerne, je me vois continuer à travailler avec des réalisateurs coréens. Je pense très bien représenter la société coréenne. Les films coréens peuvent également transmettre un message universel et avoir une portée internationale. Je pense avoir encore beaucoup de contribution à apporter à l’industrie cinématographique coréenne et c’est là où je vois mon avenir.

 

Asian Global Impact: Vous avez joué un grand nombre de rôles au cours de votre carrière. Quels sont vos critères pour choisir de jouer dans un film ou non ? Faites-vous une différence entre films indépendants et commerciaux ?

So-ri Moon: Le scénario est l’élément que je considère en premier mais aussi la vision du réalisateur. C’est une combinaison des deux qui me convainc. Le personnage en lui-même et son apparence ne m’importent pas plus que ça. D’ailleurs, je vois peux de différence entre jouer dans un film indépendant et un film commercial. En fait, je joue dans des films au budget si faible que je ne me ferais pas payer et me retrouve à dépenser de l’argent à la place. C’est la seule différence.

 

London Korea Times: Vous avez travaillé avec la réalisatrice Soon-rye Lim sur Fly Penguin. Quelle différence y a-t-il à travailler avec une réalisatrice qu’un réalisateur ?

So-ri Moon: J’ai travaillé avec Soon-rye Lim sur deux films, Fly Penguin et Forever the Moment, et il se trouve qu’il n’y a pas vraiment de différence. Elle est d’ailleurs plus masculine que beaucoup de réalisateurs lors du tournage. Elle est vraiment très stricte. Mais après le tournage elle est plus comme une mère.

 

Hangul Celluloid: En dehors de vos nombreux films de fictions, vous avez également participé à des documentaires tels que Ari Ari The Korean Cinema et Nine Lives of Korean Cinema. Apparemment votre intérêt pour le cinéma semble aller au delà du jeu d’acteur, mais en termes de carrière où votre intérêt repose t-il? Pensez-vous parfois à passer derrière la caméra et est-ce que votre mariage avec un réalisateur a contribué à nourrir votre intérêt pour le processus de fabrication des films?

So-ri Moon: Pour le bien être de ma famille, il est préférable de se limiter à un réalisateur (rires). Un réalisateur par famille devrait être la règle. En réalité, ne jamais dire jamais, je ne peux garantir que je ne compte pas un jour passer derrière la caméra. Je pensais bien ne jamais épouser un réalisateur, regardez ce qui est arrivé (rires) – donc à ce stade je ne peux pas dire. Il y a toujours une possibilité, je ne suis pas contre, mais pour l’instant je suis heureuse de travailler pour des réalisateurs. J’apprends beaucoup de par ma relation avec un réalisateur, c’est très bénéfique pour mon jeu, et j’ai de la marge pour améliorer mon jeu d’actrice donc c’est dans ce domaine que je souhaite poursuivre pour l’instant.

 

Korean Class Massive: Votre père était strict et ne vous a pas laissé aller au théâtre beaucoup. Qu’est-ce qui vous a mené à devenir actrice ?

So-ri Moon: Je n’ai jamais désobéi  mon père jusqu’à l’âge de 20 ans, puis après, jusqu’à ce que je commence à jouer, ce fut une véritable guerre entre mon père et moi. Devenue actrice, la relation entre nous s’est apaisée progressivement et nous nous sommes rapprochés de nouveau. Lorsque j’étais à l’université j’ai étudié la science de l’éducation, et j’ai du réalisé un mois d’expérience professionnelle dans un lycée. Le système d’éducation coréen est conservateur et je ne me voyais pas passer ma vie à enseigner dans un tel environnement. Je voulais quelque chose de plus libre et c’est là que devenir actrice est devenu mon but.  Il y a également peut-être un part de destin – j’ai rencontré et fait connaissance avec plusieurs personnes qui m’ont poussé en ce sens – donc ce n’est pas le choix d’une seule personne isolée. Les événements se déroulent parfois d’eux-mêmes.

 

EasternKicks: Depuis quelques années, il semble qu’il y a eu une évolution de l’industrie cinématographique coréenne vers plus de blockbusters et moins de place pour les films indépendants. Du moins, il semble être devenu plus difficile pour les films indépendants d’être produit et distribué. En tant qu’actrice qui a joué dans des rôles très divers, êtes vous d’accord avec ce constat et que cela signifie t-il pour des acteurs reconnus tels que vous et les nouveaux ?

So-ri Moon: De mon cinquième au septième film, les budgets étaient très faibles, mais ce genre de production est devenu très difficile voire impossible et je suis très inquiète des conditions dans lesquelles nous acteurs devons travailler. En fait, j’ai expérimenté ce changement de contexte. Il y a actuellement trois conglomérats dans l’industrie coréenne, mais je les considère quand même dans mes choix – je veux et me dois de travailler avec eux – et j’essaie de partager avec eux une vision différente et leur montrer des possibilités différentes dans l’espoir qu’ils viennent à financer d’autres types de films – mais cela est compliqué de par leur taille et structure. Un critique coréen a d’ailleurs dit que le nombre de films dans lesquels j’ai joué dans la période récente est révélateur de la santé et de la diversité de l’industrie cinématographique coréenne – car mon champ de jeu est vaste. Ainsi, pour le bien du cinéma coréen, j’essaie de jouer dans des rôles très divers (rires).

 

MiniMiniMovies: Il me semble que vous êtes fan de musique, entre autre de p’ansori et que vous jouez du violon. Avez-vous jamais considéré un rôle qui vous permettrait de mettre en application cette connaissance? Avez-vous approché Kwon-taek Im par exemple?

So-ri Moon: Ce matin même j’ai entendu parler d’un scenario à propos d’un personnage qui joue du violon. Je ne suis pas sûre que je puisse jouer ce personnage si j’accepte le rôle mais j’ai demandé à la personne en charge du casting « Saviez-vous que je joue du violon? » à quoi il m’a répondu, « Bien sûr vous savez, vous êtes une actrice, vous pouvez tout faire, même jouer du violon » (rires). Bien sûr, comme je l’ai dit avant, jouer un nouveau rôle demande de prendre connaissance du personnage et de s’imprégner de sa personnalité. Avoir déjà une connaissance, même partielle, de ses caractéristiques dans la vie réelle permet d’accélérer le processus. Cela ne signifie pas pour autant que vous allez devenir meilleurs amis. Donc, je suis intriguée, mais cela ne suffira pas pour me faire accepter ou refuser le rôle.

 

London Korea Times: Il y a de nombreux acteurs qui débutent dans l’industrie cinématographique coréenne. Parmi les talents qui montent, y en a-t-il avec qui vous avez particulièrement aimé travailler ou avec qui vous souhaiteriez travailler sur un futur projet ? En tant qu’actrice bien établie, vous voyez vous aider les nouveaux à s’améliorer voire en leur donnant un mentorat ?

So-ri Moon: Pour faire court, je préfère un acteur (rires). Mais, parfois les enfants peuvent être de meilleurs acteurs que les adultes déjà entrainés, et c’est quelque chose de très positif. Il m’est cependant difficile de vous donner des noms. Plutôt que d’encadrer des nouveaux acteurs et actrices, travailler avec eux m’a permis à moi aussi de me remettre en question et de réfléchir à la trajectoire de ma carrière.

 

Korean Class Massive: Beaucoup de vos rôles sont plutôt physiques. Forever the Moment porte sur la pratique du handball, A Good Lawyer’s Wife demande des performances en danse. Etes-vous quelqu’un d’actif en dehors de votre travail ? Avez-vous reçu un entrainement intensif pour vos rôles?

So-ri Moon: Même s’il ne s’agit pas d’activités littéralement physiques comme le sport ou la danse, j’ai eu des rôles qui demandent beaucoup d’exercice corporel. J’apprécie beaucoup cet aspect physique et de devoir travailler avec mon corps. Il y a une tendance pour les actrices de ne se focaliser que sur les dialogues, d’être montrées en plans rapprochés, et de délaisser l’aspect musculaire du corps. De mon point de vue, je ne veux pas être simplement une belle potiche, mais travailler sur le corps est important pour un véritable travail d’acteur.

 

Korean Class Massive: Après des rôles aussi actifs, qu’est-ce que cela vous a fait de faire la voix de la poule du film d’animation Leafie et à quel point était ce difficile de ne vous limiter qu’à votre voix ?

So-ri Moon: J’étouffais complètement. Je vois la réaction et l’interaction comme des éléments essentiels du travail d’acteur. Lorsque vous ne faites qu’enregistrer une voix, vous perdez tout ce dynamisme de l’image, il n’y a rien avec quoi ou qui interagir en face. Ce fut très oppressant.

 

Hangul Celluloid: Votre dernier film sorti en Corée du Sud est An Ethics Lesson qui a été présenté comme un thriller érotique. Comment décrivez vous le film et quel est votre sentiment face à l’apparente ouverture sur le sexe dans les films coréens et le marketing de films qui s’appuient sur une appellation « érotique » bien qu’il n’y a presqu’aucune nudité ?

So-ri Moon: Il est vrai que certains films utilisent cette stratégie marketing pour attirer plus de gens à voir des films coréens au cinéma. S’il y a vraiment plus de contenus érotiques, cela reste à démontrer. Je me demande moi-même sincèrement ce qu’il y a d’érotique dans An Ethics Lesson. Peut-être cela peut-être considéré ainsi, mais il s’agit d’un nouveau genre de film. Ce fut très difficile d’obtenir un financement pour le film, donc tous les acteurs et l’équipe de tournage se sont serrés les coudes et ont travaillé dur pour arriver à terminer le film. Il s’agissait d’une nouvelle tentative de trouver une alternative pour financer les films à petits budgets et j’espère il réussira dans cet aspect et qu’une méthode de financement alternative s’ouvrira à un plus grand genre de films – mais je pense que nous devons d’abord déjà voir la performance du film dans les semaines à venir.

 

Ciné-Asie: Vous avez travaillé dans des films et à la télévision. Vous enseignez à de futurs acteurs à l’université Konkuk. Quels sont vos conseils pour eux? Quelle est la meilleure voie pour réussir? Doivent-ils focaliser leur jeu sur des performances au cinéma ou recommandez-vous aussi de jouer dans des séries télévisées ?

So-ri Moon: Je pense que la manière la plus efficace de perfectionner leur jeu est d’apprendre au théâtre, mais jouer devant la caméra est aussi important. Mon conseil serait donc de gagner autant d’expérience que possible dans tous les domaines du jeu – tout en étant bien conscient de la différence entre médiums.

 

London Korea Times: Vous avez joué dans le drama All About My Family. Quelle différence y a t-il avec le cinéma et seriez-vous prête à jouer dans d’autres séries TV?

So-ri Moon: Le planning de production pour un drama est très serré – pour un épisode diffusé le samedi, il faut travailler du mardi au vendredi, et le script n’est donné que le dimanche précédant l’épisode. Beaucoup d’acteurs trouvent ce système « in process » très difficile et le rythme de production a forcément un impact sur la qualité et j’espère que cela va s’améliorer.

 

Asian Global Impact: Vous avez retrouvé Kyung-gu Sol (Peppermint Candy, Oasis) dans The Spy : Undercover Operation. Comment est-ce travailler avec lui?

So-ri Moon: Je suis tout à fait à l’aise avec lui. Nous nous connaissons très bien. J’ai pu apprécier Séoul avec lui pendant le tournage. Nous nous sommes vus il y a quelques jours d’ailleurs.

 

Dr Jin-hee Choi (traductrice de l’entretien): Nous avons le temps pour une dernière question, très courte.

Hangul Celluloid : D’accord. Très rapidement. En dehors de vos rôles principaux, vous apparaissez régulièrement dans des rôles plus secondaires. Qu’est-ce qui vous pousse à accepter des caméos ou autres rôles seconds?

So-ri Moon: J’adore le cinéma. J’y ai travaillé depuis plus de 10 ans mais je ne me considère pas encore complètement comme une actrice complète et je ne pense pas que ce moment ne doive jamais arriver. Je ressens la même chose que ce soit pour un petit rôle ou non, même un caméo. Cet enthousiasme et cette expérience, c’est ce qui me pousse vers un film à partir du moment où mon implication en vaut la peine.

 

Sincères remerciements au centre culturel coréen du Royaume-Uni (et au festival du film coréen de Londres) de nous avoir permis d’interroger si longuement So-ri Moon.