Entretien avec le réalisateur de The Thieves Dong-hun Choi

Dong-hun Choi est né dans le Jeonju en 1971. Il est considéré comme l’un des réalisateurs à succès les plus constants dans le cinéma coréen contemporain, avec ses quatre films étant tous des succès commerciaux, et faisant partie du top 22 du box office coréen : 2,12 millions de tickets vendus pour The Big Swindle, 6,1 millions pour Jeon Woo Chi, 6,88 millions pour Tazza : the High Rollers et plus de 13 millions pour The Thieves (voire graphique en fin d’article).

 

Influence d’Im Sang-soo sur son choix de carrière

Brice: Diplômé de la Korean Academy of Film Arts, vous avez débuté comme assistant réalisateur sur le film Tears (눈물) d’Im Sang-soo. Il est un réalisateur reconnu dans la sphère du cinéma indépendant avec plusieurs sélections à Cannes, notamment pour son réalisme. Qu’est-ce que vous a apporté votre expérience à ses côtés ?

Dong-hun Choi: Le réalisme est à la base de l’art de tout réalisateur, Im comme les autres.

Ce que j’ai vraiment appris d’Im Sang-soo, c’est la capacité à communiquer avec les acteurs et à leur transmettre la passion du film et les impliquer au maximum dans un projet.

 

Fidélité professionnelle avec Yoon-suk Kim

Brice: Vous semblez avoir forgé des relations durables avec un certain nombre d’acteurs au fil des années : Yoon-suk Kim mais aussi d’autres tels que Hye-soo Kim*, Yun-shik Baek et Jung-ah Yum. Comment expliquer cette longévité et récurrence dans votre travail avec les acteurs ?

DHC: J’ai toujours choisi mes acteurs avec soin. Ce sont donc de bons acteurs à l’origine. Et au fur et à mesure que je passe du temps avec eux sur les tournages, je leur découvre de nouvelles qualités dont je n’avais préalablement pas connaissance. Ces qualités me rendent curieux de savoir comment je peux les exploiter au travers de nouvelles idées de films. C’est comme ça que j’ai été amené à travailler avec les mêmes acteurs sur plusieurs projets.

*Hye-soo Kim devait jouer dans Boy Goes to Heaven (소년, 천국에 가다) en 2003, le premier script du réalisateur Dong-hun Choi, mais avait alors préféré développer sa carrière à la télévision.

 

Eléments récurrents dans ses histoires

Brice: En 2004, après deux ans de travail sur le scenario, vous avec réalisé votre premier film, The Big Swindle, un thriller avec crimes et braquages. Depuis, il semble que vous utilisez souvent les mêmes ingrédients pour appuyer vos concepts de films, essentiellement les jeux d’argent, trahisons, vengeances et cambriolages. Aussi vous tendez à raconter l’histoire du point de vue des malfrats. Est-ce quelque chose qui vous tient à cœur ?

DHC: Il y a un avantage certain à s’appuyer sur de tels pivots dans mes films. Les conflits et tensions dramatiques se déroulent, la plupart du temps, entre professionnels. C’est très marqué dans mes films. Mais, ce qui me tient vraiment à cœur de montrer c’est la solitude et le vide, au-delà de ces préoccupations matérielles.

 

Vers une production plus internationale

Brice: Avec The Thieves, vous avez fait un pas vers une production plus internationale : des acteurs non coréens – essentiellement hong-kongais -, un tournage à l’étranger (Hong-Kong et Macao) et une histoire incluant des références culturelles chinoises. Est-ce une direction dans laquelle vous souhaitez poursuivre ?

DHC: Dans ma filmographie, ce film est une exception. On m’a demandé de faire une suite, mais tout en gardant le même style, je préfère rester centré sur la culture coréenne. Je suis dédié à tourner en Corée et en langue coréenne (hangul).

 

Des suites mais des réalisateurs différents

Brice: Vous avez mentionné une possible suite à The Thieves. Pour Tazza, une suite est prévue également, mais, comme The Thieves, vous ne serez pas le réalisateur, comment cela se fait-il ?

DHC: Tazza est basé sur un manhwa (bande dessinée coréenne) en quatre parties. Je me suis focalisé sur la première, qui seule m’intéresse.

Graphique : Box Office, budgets et entrées des films de Dong-hun Choi