Questions réponses avec l’équipe du film Masquerade (광해:왕이 된 남자)

Masquerade a été récompensé par 15 prix au Bell Awards 2012, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur acteur. Une grande majorité du public coréen l’a vu. Cette histoire est centrée sur un roi ayant réellement existé, et son réalisateur, Chang-min Choo, espère qu’elle peut rendre l’audience enthousiaste.  Byung-hun Lee d’ajouter que c’est la première fois qu’il présente l’un de ses films à une audience non asiatique ! Et Seung-ryong Ryoo de remercier Byung-hun Lee de l’avoir invité à venir et d’exprimer son admiration pour les talents présents dans la salle, notamment les autres acteurs de RED 2 (en tournage à Londres) : Bruce Willis, John Malkovich, Helen Mirren (et le footballeur Ji-sung Park).

 

La Q&A a une nouvelle fois été un mélange de questions de Tony Rayns, le modérateur et l’un des programmateurs du festival, et du public.

Leur premier drame historique

Tony Rayns: Byung-hun et Seung-ryong avez joué dans des films de genre très divers, mais jamais –pour Byung-hun- ou très rarement dans des drames historiques. Quelles raisons vous ont motivé à prendre part à ce projet ?

Byung-hun Lee: C’était effectivement la première fois pour moi de jouer dans un drame historique en costume d’époque. J’ai trouvé que c’était une expérience très séduisante et je me verrais bien refaire d’autres films d’époque. J’aime beaucoup l’histoire du film, qui laisse aussi libre court à l’imagination.

Seung-ryong Ryoo: Je n’ai, en ce qui me concerne, pas choisi le film pour son genre, mais plus parce que le scénario me plaisait et me touchait beaucoup. Il parle a toutes les générations et a une véritable dimension universelle.

 

TR: Quelles étaient les difficultés par rapport à d’autres genres ?

BHL: Je dirais le costume,… pour aller aux toilettes ! (rires) Au début, le costumier n’avait pas mis de fermeture éclair,… ce qu’il a ajouté ensuite.

SRR: Pareil pour moi, en plus du maquillage, qui constituait une gêne pour manger.

 

TR: Le plan d’ouverture est très impressionnant avec une vue magnifique du palais royal. Avez-vous une intention particulière ?

CMC: Je souhaitais rendre un hommage aux rois de Joseon qui nous ont légué la plus belle des architectures.

 

Le double rôle de Byung-hun Lee

TR: Byung-hun, dans ce film vous jouez deux rois, deux personnages différents. Seung-ryung, vous deviez vous adapter aux deux personnages. Etait-ce difficile ?

BHL: Gwanghae a deux réputations, d’une part étant très critiqué, d’autre part ayant accompli de grandes choses sur le plan politique et culturel. Pour interprêter les personnages, je me disais simplement dans ma tête, que je devais jouer un caractère mauvais pour le vrai roi, et un caractère plus humain pour l’imposteur.

SRR: En ce qui me concerne, mon personnage était constamment sérieux et constant, quel que soit l’interlocuteur, donc la production a rendu ce travail assez facile.

 

Public: Byung-hun, parmi les deux personnages que vous jouiez, duquel vous êtes vous senti le plus proche ?

BHL: On a l’impression que je suis quelqu’un de sérieux, de par les précédents films que j’ai fait, où j’incarnais des personnages sérieux et sombre. Mais, en fait, ma véritable personnalité est brillante,  adorable, très gentil ! (rires)

 

Le contexte politique du film

TR: Avez-vous pensé le scénario avec en toile de fond le contexte politique actuel en Corée du Sud, avec l’élection présidentielle à venir ? L’avez-vous approché comme un commentaire de la politique au 20ème siècle ?

CCM: En fait, je souhaitais surtout rendre le film le plus accessible à tout public. Ce fut ma priorité. Toute société a des forces et faiblesses, j’ai essayé de créer des interactions entre ces deux aspects, et de générer une plateforme de discussion.

 

La réception par le public coréen

TR: Vous attendiez-vous à un tel succès du film ?

CCM: Tous les acteurs étaient pleinement impliqués pour produire un film de grande qualité. Pour autant nous avons été très surpris de l’excellente réception dont a bénéficié le film.

 

La distribution internationale du film

Public: Byung-hun, ayant travaillé dans plusieurs films à l’étranger, quelle perception avez-vous du public étranger des films coréens ?

BHL: De savoir que le public londonien riait tout autant m’a apporté un certain soulagement. Malheureusement, il y quelques spécificités culturelles, notamment les variations de langage, plus ou moins poli, que le public étranger peut ne pas avoir perçu. Tout comme nous, coréens, lorsque nous regardons des films étrangers, il nous arrive de ne pas saisir toutes les subtilités.

SRR: Beaucoup d’étrangers pensent que les asiatiques sont tous les mêmes, ce qui est choquant pour nous coréens, qui avons une identité nationale très forte. Pour autant, le fait que même des princes au festival d’Abu Dhabi aient ris montre une certaine universalité du film, qui fait plaisir.

 

TR: Envisagez-vous un bon potentiel pour les ventes internationales du film à l’export ?

CMC: Le film bénéficie d’un cast bien reconnu à l’étranger avec Byung-hun Lee ayant déjà un bonne image de marque à Hollywood (G.I. Joe, RED 2). De plus, CJ E&M est très actif dans la distribution internationale de leurs films, avec une taille imposante et je n’ai aucun doute qu’ils vont engager une stratégie de ventes agressive. Il est déjà prévu que le film sortira au Japon le 16 février 2013.

 

Leurs projets futurs

Public: Avez-vous une actrice coréenne et une actrice internationale avec lesquelles vous souhaiteriez travailler ?

BHL: Je rêvais de travailler avec Helen Mirren, et bien avec RED 2, ce rêve est enfin devenu réalité ! Pour l’actrice coréenne, celle à laquelle je pense est toute nouvelle, et j’ai malheureusement oublié son nom…

SRR: J’adorerais jouer une scène très intense avec Helen Mirren ! (rires) L’actrice coréenne avec qui je souhaiterais travailler serait Lee Mi-yeon (이미연).

Autre question que nous aurions souhaité poser, Byung-hun ayant étudié le français à l’université serait de savoir s’il serait intéresser de tourner dans un film français, et si oui pour quel genre il aurait une préférence… une prochaine fois peut-être !