Critique : Far Away – les soldats de l’espoir de Kang Je-Gyu

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4.5

Avant de voir le film, tous les chiffres mis en avant font mal à la tête : le plus gros budget du cinéma coréen (25M$), 14 mois de pré-production, 3 ans d’écriture…bla bla bla.

Lorsque l’on arrose la promo d’un film comme celui c’est soit pour mettre en avant le travail titanesque de l’équipe soit pour masquer une catastrophe et le vendre tout de même. On ne compte plus les promos où on met en avant la critique d’un journaliste US du Dakota du Nord, histoire d’appuyer un peu plus celle-ci…du coup mystère, mystère.

Mais avant de parler du film lui-même et de ces chiffres, penchons-nous sur la trame : Inspiré d’une histoire vrai, celui-ci nous raconte l’histoire incroyable de deux soldats (un japonais et un coréen) ayants traversés le monde et ayant fait la guerre…sous trois uniformes ! Pour être tout à fait honnête, je n’avais jamais entendu parler de cette histoire et forcement c’est un très bon début pour écrire un scénario.

Mais alors, qu’est ce qu’on fait en Corée avec 25M$ ? Bien plus qu’avec 300 du côté d’Hollywood (John Carter si tu nous lis) en tout cas. Kang Je-Gyu, déjà coupable du très bon frères de sang  a tout de même attendu 7 ans pour revenir avec celui-ci ! Evidemment si l’époque n’est plus la même (frères de sang se déroule en 1950), on ne peut pas passer de très belle scènes de guerre à rien du tout…et c’est exactement ce qu’il se passe ici, explosion, effets visuels de qualités, grande bataille et décors de dingue, on peut dire que le réalisateur n’a pas jeté l’argent par les fenêtres et sans parler de l’histoire entre les deux héros c’est déjà une première réussite !

Evidemment de jolie blue screen et de la fausse neige ne font pas tout…le débarquement de Normandie est lui aussi très réussi, quoi que la référence reste toujours pour moi celui du Soldat Ryan, celle-ci est tout à fait honorable et crédible (à mon sens, je ne suis pas non plus historien), du coup c’est un beau 5/5 de ce côté.

Il faut dire qu’avec une si longue période entre ses deux derniers film Kang Je-Gyu a eu le temps de faire quelque chose de propre, le casting est impeccable, comme pour frères de sangon retrouve Jang Dong-Gun aussi casting de Dangerous Liaisons , présenté cette année à Cannes avec Ziyi Zhang, évidemment Won Bin n’est lui plus de la partie (quoi qu’il aurait pu avoir un autre rôle), puisque c’est Joe Odagiri (Air Doll) dans le rôle du soldat japonais (Tatsuo Hasegawa) qui partage la tête d’affiche avec Jang Dong-Gun. Autre point important, le casting secondaire est lui aussi à la hauteur puisque Bingbing Fan s’en sort très bien et Kim In-Kwon est absolument fantastique dans le rôle du meilleur ami de Kim Joon-Sik (Jang Dong-Gun), celui-ci étant même un acteur majeur dans le déroulement de l’histoire, mettant en avant tout ce que peut psychologiquement provoquer ce genre de situation chez l’homme.

Sans tout dire de l’histoire il n’est pas trop compliqué de comprendre que les relations entre les deux hommes sont très tendu puisque Tatsuo tiens pour responsable de la mort de son grand père, le père de Kim Joon-Sik (Jang Dong-Gun)…celui-ci étant même enrôlé de force dans l’armée impériale alors que la guerre fait rage, Tastsuo étant bien sur le commandant de Jim Joon-Sik…

Tatsuo étant sur de ses convictions va vite se rendre compte de la réalité de la vie et que tout n’est pas aussi simple dans ce genre de situation.

Bien réalisé, appuyant son histoire sur la relation entre les deux personnages principaux et sur les transformations que peut entrainer sur chaque personne du film une telle situation,  le film n’en est pas moins impressionnant de réalisme et une fois encore le budget est largement justifié, un vrai film de guerre mais pas que.