Critique : Red Eagle de Wisit Sasanatieng

Il est toujours difficile pour moi de faire une critique d’un film thaï, tant mon objectivité est mise à l’épreuve.

C’est donc avec les yeux grand ouvert que j’ai regardé le reboot de Red Eagle, popularisé dans les années 60 par l’icone Mit Chaibancha.

L’action du film est transposé à notre époque (2016) où le héros masqué doit faire face à une poignée d’hommes politiques, corrompus et puissants qui sont sur le point de signer un mirobolant contrat pour la construction d’une centrale nucléaire. Les riverains s’opposent vivement à ce projet mais ont bien peu de moyens pour faire face. Or un justicier veille sur la cité, traquant les criminels et luttant contre la corruption.  N’hésitant pas à tuer, il laisse à chaque fois une simple carte, avec son nom : l’Aigle Rouge. Mais les politiciens, furieux de voir leurs plans contrecarrés, répliquent en lui opposant un adversaire à sa mesure : Le Démon Noir.

Dés les premières images du film on sait à quoi s’attendre : du sang, de l’action et du coupage de tête. Red Eagle ne plaisante pas et vu à qui il a affaire…il a bien raison. Homme politique pédophile, dealer de drogue…personne ne lui échappe. D’une esthétique plus que lécher, on prend plaisir à voir évoluer les protagonistes dans un bangkok moderne qui passe tout seul.

Il faut dire que le film colle à l’actualité : Le nucléaire est au centre des préoccupations et surtout rattaché aux méchants de l’histoire…contre les pauvres habitants. Autre point de vue intéressant le méchant premier ministre, qui avant d’être élu grâce à l’argent de grosses entreprises était un gentil chef de l’opposition qui critiquait la corruption du pouvoir en place, sortie fin 2010 en Thaïlande, l’action du film est transposé en 2016 et tout rapport avec les agitations qui ont secouées le pays en 2010 ne sont tout de même pas à exclure. Je ne connais pas les opinions politiques du réalisateur mais un rappel contre la corruption n’est pas forcement une mauvaise idée, surtout quand il s’agit de dénoncer les pressions que peuvent faire subir les hommes riches et puissants sur le système (je ne vise pas la Thaïlande en particulier)

Mais revenons au film, il ne faut surtout pas prendre le film au premier degrés, où le super vilain est plutôt pas mal question ridicule…Sabre qui découpe tout, masque ridicule et surtout qui fait des bruits complètements grotesque lorsqu’il se bat, on se croirait presque dans un épisode de Bioman « HAAAA, Pouuuum, FRRRRR, GREEEEEEUUHHH »…un peu dommage puisque le film n’assume pas à 100% ce coté « Kitch » qui serait passé tout seul. Autre petit point négatif le montage final : Le film est un poil trop long et certaines scènes pas forcement utile à l’intrigue du film auraient pu disparaître et ainsi fluidifier le rythme.

Si on exclu ces détails on se retrouve devant un film très correct et qui a l’avantage de remettre au goût du jour un héros oublié. A voir si celui ci aura une suite, mais vu de ses résultats au box-office et l’accueil de la presse lors de sa sortie c’est plutôt mal engagé pour l’aigle rouge.

La note : 6/10

Le film est disponible en DVD et Blu-Ray depuis ce matin !