Le cinéma chinois trouve en France une plateforme de promotion très réceptive

Avec 526 films produits en 2010 soit 8% des productions au niveau mondial, selon La Peikang – directeur général adjoint du SARFT (State Administration of Radio, Film, and Television) –, la Chine s’établit comme la quatrième puissance cinématographique (derrière l’Inde, le Nigeria et les Etats-Unis. Malgré ce potentiel non négligeable et une reconnaissance croissante en festivals internationaux et de certains réalisateurs et acteurs de manière générale (Wang Xiaoshuai, John Woo ou Jay Chou par exemple), la distribution dans les salles de cinéma françaises reste marginale (Still Life ou Les Trois Royaumes). Ainsi, dans ce contexte, les acteurs de l’industrie cinématographique en France, ont entrepris depuis quelques années des actions de sensibilisation, qui se cristallisent par la naissance, en 2011, du premier Festival du Cinéma Chinois en France (www.festivalducinemachinois.com).

Plus globalement, la culture chinoise est promue par les instituts Confucius depuis plusieurs années. Apparue en juin 2004, cette institution ouvre son premier bureau français à l’université de Poitiers en octobre 2005. Depuis, 14 centres couvrent le territoire français. Le cinéma chinois tient d’ailleurs un rôle croissant comme outil de sensibilisation à la culture chinoise. De nombreux cycles de projection sont organisés, tels ceux de l’institut Confucius de l’université Denis Diderot Paris 7 (Cycle de Cinéma Chinois « De l’écrit à l’écran » de novembre 2010 a juin 2011) (http://cinemachinois.blogs.allocine.fr/).

Toujours dans le but de mieux faire connaitre la cinématographie chinoise, un Festival du Cinéma Chinois (www.festivalducinemachinoisdeparis.com) a été crée a Paris en 2007, dirigé par Deanna Gao, puis un Panorama du Cinéma Chinois a Paris (www.cinemachinois.fr), dirigé par Matthieu Wolmark en 2008. Ces événements bien que gagnant en popularité et visibilité (Juliette Binoche était marraine du festival du film chinois a Paris 2010), restent cependant le fait d’associations entièrement françaises, loi 1901, et n’implique pas directement les organisations chinoises.

C’est pour remédier a ce problème, que le 25 janvier 2011 est né le premier Festival du Cinéma Chinois en France (26 janvier – 8 février 2011). Contrepartie officielle du Panorama du cinéma français en Chine, le FCCF est organisé en collaboration entre le bureau du Film du SARFT et le Centre Culturel de Chine à Paris, sous le patronage de l’administration d’Etat de la Radio, du Film et de la Télévision (SARFT) et l’ambassade de Chine en France. Présidé par Pu Tong, Ministre conseiller culturel auprès de l’Ambassade de Chine en France  et Jérôme Seydoux, Co-Président du Groupe Pathé, le festival cherche a poursuivre cet effort de promotion du cinéma chinois en France, en diffusant une douzaine de films dans quatre villes françaises (Paris, Versailles, Lyon, Toulouse). La sélection se veut représentative de ce qu’on pu voir le public chinois dans les salles de cinéma chinoises l’année précédente. L’invitation de Jiang Wen (姜文), acteur et réalisateur est plus que symbolique : son film Let the Bullets Fly (让子弹飞) vient de battre le record historique au box office chinois (anciennement détenu par Aftershock 唐山大地震 de Feng Xiaogang 冯小刚), d’ailleurs projeté dans le cadre de ce festival. Suivant la récente signature de l’accord de coproduction franco-chinois, cette première édition vise également à favoriser la rencontre et le rapprochement entre officiels, professionnels et artistes des deux industries cinématographique. Deux contrats de coopération (dont l’un entre les cinématographes chinois et le groupe Pathé) ont notamment été signes à cette occasion.

Ainsi, en écho a l’effervescence que connait l’industrie cinématographique chinoise, la France dispose désormais d’institutions qui permettent de refléter les récentes évolutions et tendances d’un cinéma qui ne fait que commencer a nous étonner. Voici donc une étape de plus vers une plus grande collaboration entre les cinématographies chinoise et française, qui a pris un nouveau départ depuis 2010 (signature de l’accord de coproduction).