Critique : Man on high heels de Jang Jin

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L’histoire : Ji-wook est un policier endurci bardé de cicatrices prêt à tout pour arrêter les criminels qu’il pourchasse — en particulier Heo-gon, un mafieux notoire et cruel. Sa jeune collègue, traque, elle, un violeur en série et tombe peu à peu amoureuse de Ji-wook. Mais elle ignore que Ji-wook ne nourrit qu’un seul désir : devenir une femme…

Le forum des images propose actuellement le cycle Seoul hypnotique, l’occasion de découvrir un cinéaste original Jang Jin et son dernier film Man on High heels. Le film de Jang ji qu’il est venu présenter à Paris, surprend et permet tout de suite de comprendre pourquoi on parle de « Jang Jin style ».

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Man on high heels débute comme un film d’action policier coréen habituel, avec son lot de violence exacerbée et sa maîtrise complète de la mise en scène. Un super flic Yoon Ji-wook, fait une descente une boite de nuit pour arrêter un parrain, et massacre facilement tous les hommes de main. Mise en bouche des plus réussies, qui fait sentir le spectateur qu’il se trouve en terrain connu, pourtant le scénario va très vite prendre une tournure inattendue. Yoon Ji-wook, machine à combattre le crime à coup de poings dévastateurs, souhaite changer de sexe…

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Dès lors, Man on high heels (L’homme aux talons hauts) va croiser les genres, l’intrigue policière et violente va suivre d’un côté et de l’autre nous verrons le cheminement personnel et les états d’âme d’un homme désirant devenir une femme, les deux étant traités à égalité. Le désir de devenir transsexuel n’est donc pas un gimmick comique (heureusement) mais bien un aspect de ce scénario qui dévie des sentiers battus. Yoon Ji-wook prend des hormones féminines, apprend à se maquiller, s’essaye à porter des robes, et souhaite arrêter son métier de flic pour partir se faire opérer. Cha Seung Won incarne parfaitement les troubles intimes de ce personnage schizophrène, à la fois sur viril et violent, et tellement féminin. Le film ne tombe jamais dans le ridicule entre autre grâce à sa prestation.

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Côté film d’action, on retrouve le savoir faire du cinéma coréen, des scènes d’action ultra violentes, dont la dernière qui est des plus originales (on reste discret par souci de ne pas trop en dévoiler).

Jang Jin manie donc avec réussite le film noir, d’action, mais aussi le film d’auteur, possédant des notes d’humour bien vues. En fait Man on high heels, c’est un peu le cinéma de John Woo qui rencontre celui de Pedro Almodovar, c’est détonnant et vraiment original.

A découvrir actuellement lors de Séoul hypnotique au forum des images de Paris et en salle à partir du 20 juillet 2016.