Critique : The garden of words de Makoto Shinkai

The garden of words de Makoto Shinkai
Note des lecteurs2 Notes
4.5

Le film de Makoto Shinkai est une réussite totale, une histoire à la fois simple et poétique, dépeignant avec justesse un amour impossible entre deux personnes d’âges différents. Makoto Shinkai qui signe le scénario a créé une histoire mature et universelle, qui aurait pu tout à fait servir à la réalisation d’un film live. Le film décrit le parcours de deux personnes qui ne devaient pas se rencontrer, mais qui à travers ces rendez-vous pluvieux finissent pas se lier. Seulement leur relation telle quelle ne peut subsister dans la société. The garden of words nous émeut par sa justesse de ton, le soin apporté à l’expressivité des personnages, et par sa sincérité un peu juvénile mais touchante.

The garden of words marque par sa réalisation techniquement saisissante. Tout d’abord les décors sont incroyablement bien retranscrits, à tel point qu’on se demande par instants s’il ne s’agit pas d’images filmées. La restitution du quartier de Shinjuku avec ses buildings est d’une telle précision qu’on reste juste subjugué par la beauté de chaque plan. Car en plus du réalisme des dessins, la gestion de la lumière sublime les images, que ce soit un plan sur une branche d’arbre, sur un train, ou sur un téléphone, tout est beau chez Makoto Shinkai. Quant à la restitution de la pluie, qui est un élément essentiel du film, c’est également une réussite, amenant une atmosphère à la fois mélancolique et poétique.

La partition de Kashiwa Daisuke colle parfaitement au film, ses notes de piano très mélodiques rappellent parfois certaines compositions de Ryuchi Sakamoto. Le seul petit bémol du film se trouve dans l’apparition à la fin d’une chanson venant appuyer l’aspect mélodramatique, donnant une tonalité karaoké japonais.

The garden of words est malheureusement trop court (47 minutes) pour avoir droit à une sortie cinéma, mais sera distribué en Dvd et Bluray dès janvier 2014.

The garden of words est un moment merveilleux, un film de cinéma qui ne peut laisser insensible tant par sa beauté formelle que par son histoire poétique et universelle.

Makoto Shinkai s’est prêté à l’issue de la projection au Grand Rex à une séance de questions/réponses. On a découvert alors un jeune réalisateur plein d’humour appréciant particulièrement la France pour son champagne servi à chaque avant-première. Par ailleurs le réalisateur avait apporté avec lui des petits cadeaux, un morceau de pellicule offert à chaque personne posant une question.

Nous avons appris lors de cet échange que The garden of words a nécessité seulement six mois de production.

Makoto Shinkai a indiqué qu’il connaissait ce parc, puisque vivant lui-même à Shinjuku. L’idée du film vient de la saison des pluies au Japon. Se promenant dans ce parc, il arrive au réalisateur d’y chercher un abri comme le fait Takao, parfois même d’y travailler. Malheureusement à l’opposé du film, il se retrouve toujours seul, et a alors imaginé qu’il pourrait rencontrer une femme.

Makoto Shinkai écrit actuellement la suite du film mais sous forme de roman qu’il publie une fois par mois dans une revue littéraire au Japon.

La musique de Kashiwa a été créée avant le film, le musicien étant un admirateur de Shinkai, il lui a envoyé un cd de démo. Le réalisateur l’a utilisé pour monter le film et a finalement décidé de garder la musique.

Pour la pluie, Makoto Shinkai a utilisé un mélange de techniques, usant à la fois des images de synthèse pour la pluie qui tombe, et de dessins faits main pour l’éclat de l’eau au sol.

Makoto Shinkai souhaite réaliser un film de science fiction à l’avenir.

The garden of words de Makoto Shinkai (Voyage vers Agartha) a été présenté en séance unique au Grand Rex en présence du réalisateur, grâce à l’éditeur Kaze qui sortira le film en Dvd et Bluray prochainement.