Critique : Dead mine de Steven Sheil

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Dead mine est le 2e long-métrage de Steven Sheil après Mum and Dad en 2008.
Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs et de mercenaires partis à la recherche d’un trésor de guerre en Indonésie. Seulement le trésor se trouve dans une ancienne mine, aménagée en bunker par les japonais lors de la 2e guerre mondiale, et leur ayant servie au passage de laboratoire d’expériences sur des prisonniers. Le groupe d’explorateurs va se retrouver emprisonné dans la mine et découvrira rapidement qu’il n’occupe pas seul les lieux…

Dead mine lorgne clairement du côté des films tels que The descent (2005) et La crypte (2006), et aurait pu tenir quelques promesses de frissons si la mise en scène anémique et le montage ralenti n’avaient pas anéanti toutes ambitions d’angoisse.
En effet, les dialogues et les prises de décisions sont interminables, les actions qui suivent sont lentes, et les acteurs mollassons. L’ensemble donnant l’impression d’un scénario de 30 pages, étiré artificiellement pour arriver à un film de 90 min.
Mais du coup, on s’ennuit ferme dans Dead mine, et nous sommes très loin de la tension ressentie dans The descent.
Parmi les problèmes, un des plus flagrants est le décor. La mine ne trompe jamais le spectateur sur sa vraie nature en papier maché. La mine est censée être un personnage à part entière du film, mais ici, le décor ne nous plonge pas du tout dans une ambiance clostrophobique privilégiée normalement dans ce genre de film. C’est le contraire qui se produit quant au carton pâte vient se rajouter une lumière de jour teintée de bleu…c’est tellement lumineux qu’on se croirait dans une mine à ciel ouvert.
La photo du coup est propre, sûrement trop, mais je la rangerai tout de même dans le point fort du film, l’image étant nette, et le bluray bien compressé.

Je passe sur la caractérisation des personnages, entre le commanditaire cupide et sa jolie girlfriend, le soldat mercenaire traumatisé par l’Afghanistan, et la japonaise qui culpabilise des méfaits de ses compatriotes 70 ans auparavant, les personnages sont stéréotypés, surtout pour répondre à une fonction : servir de chair fraîche aux créatures de la mine.
Et au bout de 40 pénibles minutes, arrivent donc les fameuses créatures. Alors débute un horror movie bien classique : le groupe se divise (sans véritable raison) en plusieurs petits groupes, et se fait éliminer un à un. Seulement le hic, c’est que les créatures, point d’orgue du film, sont malheureusement ridicules. Les pauvres comédiens portent sur le corps une sorte de costume « chair flétrie », dont la confection rappelle les série Z des années 80, sans être pour autant un hommage. Seul les visages de ces créatures sont plus ou moins réussis.
Les effets spéciaux sont censés être de Dayne Cowan (Batman begins) mais je n’ai pas vu de véritables séquences avec des effets dignes de ce nom.
C’est dommage que le réalisateur n’est pas réussi à insufler un peu de vie dans cette mine de la mort, son film aurait pu passer de série Z à série B « sympathique » avec un peu plus d’envie et de savoir faire.

Dead mine est un film d’horreur qui ne fait jamais peur, mais on ne rit pas non plus, juste on s’ennuie mortellement.