Critique : Shokuzai Partie 2 – Celles qui voulaient se souvenir de Kiyoshi Kurosawa

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4.5

Nous sommes entrés dans cette salle obscure avec la ferme intention de découvrir l’identité du tueur de la petite Emili. Mais nous étions loin de penser que ce deuxième volet serait encore plus jouissif que le précédent.

Le film débute avec l’histoire d’Akiko, « la femme ours ». La plus renfermée des quatre filles. Au travers de son récit des quinze années écoulées, on se perd. On s’imagine même parfois être sur la piste du tueur. Mais au fond, ça n’est que notre désir intense de le retrouver qui nous leurre. Face à elle, on découvre une Asako froide et implacable: non, celle-là, elle ne l’absoudra pas. Malgré tous les efforts d’Akiko pour se racheter, cela ne semblera pas trouver grâce à ses yeux.

Puis vient l’histoire de Yuka. Et à ce moment, le film prend une tout autre tournure.

Il n’y avait que les hommes, qui avaient le mauvais rôle jusque là. On trouvait toujours des excuses au sexe opposé. Mais avec Yuka, la perversité passe bel et bien dans le camp des femmes. Voici Asako, qui vacille pour la première fois, face à cette jeune femme. Et la tendance s’étant inversée, on découvre que l’histoire est bien plus complexe qu’on ne l’imaginait. La troisième partie du film va venir fouiller le passé d’Asako, et nous montrer qu’elle n’est pas aussi irréprochable qu’elle le laisse entendre. Et qu’elle aussi a sa part de responsabilité dans la mort de sa fille.

En définitive, « Celles qui voulaient oublier » ne sont pas celles que l’on croit…

On pourra dire que ce volet nous aura tenus en haleine jusqu’au bout. On lève le voile sur une autre facette d’Asako, qu’on ne connaissait pas: celle qui doute. Elle aussi va devoir suivre la voie de la pénitence. Et se dire qu’elle s’est peut-être trompée, après toutes ces vies gâchées. Avec une mention spéciale pour le magistral duel qui va s’installer entre elle et Yuka. Car jusqu’ici, aucune des filles ne lui avait tenu tête, encore moins de façon aussi perverse.

Les histoires de pénitence cachaient en réalité un profond désir de vengeance, dont il est impossible de connaitre les limites. Parfois, la vengeance s’achève, et la pénitence vient reprendre sa place. Mais dans certains cas, il n’y a plus aucun moyen de parvenir à l’absolution.

Que faire alors?