Critique: Legend of the Fist : The return of Chen Zhen de Wai-keung Lau

Une nouvelle fois, Donnie Yen se fait l’étendard de la chine dans un film au patriotisme exacerbé.

L’histoire : Shanghai, début des années 20. Peu après la première guerre mondiale, un homme au passé mystérieux s’engage dans la résistance contre l’envahisseur japonais en devenant un justicier masqué.

Andrew Lau, pourtant réalisateur du très bon Infernal Affairs, semble avoir perdu de sa maestria. Le scénario de Legend Of The Fist essaie maladroitement de mélanger plusieurs styles : le film de guerre, le film romantique, le film d’art martial et le film de super-héros. Les diverses influences du cinéaste ne sont jamais digérées et le spectateur assiste à un patchwork scénaristique plutôt indigeste.

La réalisation de Andrew Lau est brouillonne et rappelle parfois les égarements stylistiques de son effroyable Storm Riders. Les nombreux plans à la grue nous ramènent dans le bon vieux ciné HK des années 80 (John Woo style) et Lau rate la plupart des plans iconiques de son héros. Mais le plus dommageable, c’est que le cinéaste n’arrive jamais à donner du souffle aux chorégraphies martiales de Donnie Yen. Le style brutale et aérien de l’acteur est annihilé par un montage hasardeux et une caméra à l’épaule souffrant de Parkinson.

En ce qui concerne les autres acteurs de LOTF, l’incontournable Anthony Wong et la sublime Shu Qi n’ont pas grand chose à défendre. Ils sont réduits aux archétypes des personnages de films de gangsters. Wong fait le minimum syndical dans le rôle d’un patron de cabaret et Shu Qi, en espionne ennemie n’est là que pour sa légendaire beauté.

LOFT est un film patriotique qui n’a de cesse de nous montrer les chinois comme des gens humbles et honnêtes en comparaison avec l’ennemi japonais qui est méchant et fourbe. A l’image, c’est toujours la même rengaine, le japonais utilise des tortures abjectes et n’a pas plus de deux expressions faciales à son actif.

Donnie Yen reprend le personnage de Chen Zhen immortalisé par Bruce Lee dans La fureur de vaincre. Il va même jusqu’à récupérer le costume de Kato lors de ses missions secrètes où il brise les os de tous les Nihon-Jin. L’histoire de Chen Zhen avait déjà fait l’objet d’un remake avec Jet Li dans le film de Gordon Chan Fist Of Legend. Andrew Lau tente  « le remake d’un remake » en pillant le climax du film de Chan. (D’ailleurs producteur exécutif de LOFT!)

Égarement dans la filmographie de Donnie Yen, LOFT finira sans doute dans les oubliettes du 7ème art.

Le film est disponible en DVD à partir de septembre 2011